Bonsoir Philippe,<br><br>devant un tel emballement, je ne peux que m'evertuer a rappeler certaines choses car beaucoup de tes commentaires quoique globalement justes sont quelque peu errones.<br>Deja, il est vrai que le cout des Google Car est eleve mais le cout n'est pas le plus eleve pour Google. Le cout le plus important pour Google est de loin (sans tenir compte de la bande passante) l'imagerie aerienne. C'est le cout majeur pour les differents fournisseurs de cartes actuellement sur le marche. On a vu que Yahoo Map s'est effondre justement par manque de traffic devant le cout conjugue de la cartographie et de l'imagerie aerienne. De plus, Bing Map bien qu'ayant un budget largement superieur a Yahoo est en permanence en train d'essayer de revendre l'acces a l'imagerie aerienne qu'ils ont achete. Quant a Mapquest, ils ont une imagerie aerienne maintenant assez ancienne et ils ont meme considere utiliser l'imagerie aerienne provenant de Bing.<br>
<br>La bande passante pour le fond de carte est important et c'est sa bande passante qui coute tres cher a Google (voir toutes les optimisations pour ameliorer la taille des tuiles. Ils ont d'ailleurs un systeme tres ingenieux). Si Google fait actuellement payer les sites trop gros consommateurs c'est justement pour reduire ses couts mais ce fond de carte est essentielle car sans lui tu ne peux pas vendre de la publicite. Le truc c'est que Google ne fait pas payer le referencement justement pour attirer les gens. Je ne sais pas ce que tu connais des finances de Google Map mais je peux te dire que le service est fortement deficitaire car la vente de publicite est assez faible. Bref, Google n'a pas encore compris monnayer ses services de ce point de vue la.<br>
<br>Google a de moins en moins de donnees proprietaires pour plusieurs raisons. La premiere raison que tu mentiones est le cout (relativement exorbitant) toutefois c'est loin d'etre forcement la raison principale. Les conditions d'utilisation de donnees proprietaires sont extremements contraignantes, ce qui fait qu'il est extremement difficile d'en faire une utilisation innovante. La plupart des vendeurs du secteur sont restes pour la plupart sur un modele de vente de leurs donnees comme on le faisait d'antan. Il suffit de regarder aussi ce genre de demarche avec Michelin entre autre. AND essaie de se reconvertir en utilisant OSM mais ca ne marche pas. <br>
<br>Bref il ne suffit pas de verser ses donnees dans un projet collaboratif pour que cela fonctionne. D'ailleurs, l'import AND aux Pays Bas est tres largement credite pour l'echec d'une communaute aux Pays bas ou du moins de l'avoir tres fortement handicappe. Avoir trop de donnees peut justement tuer une communaute locale et repousser certains contributeurs eventuels.<br>
<br>Pour revenir a Google, ils ont tres bien compris l'interet du collaboratif. Ed Parsons, la personne en charge ou du moins visible de Google Map, vient aux conferences SOTM depuis des annees et est connu par de tres nombreux membres de la communaute OSM. Google a meme initialement considere utiliser OpenStreetMap et s'est revise pour diverses raisons. Les principales raisons sont la licence et la qualite. La licence est d'ailleurs un point recurrent dans les discussions que les industriels ont quand ils veulent utiliser OSM (cad des utilisations autres que du fond de carte).<br>
<br>Bref, Google a du collaboratif: ca s'appelle Google Map Maker. Google est d'ailleurs extremement actif pour essayer de pousser les gens a corriger la carte en utilisant Google Map Maker y compris les pays occidentaux ou ils possedent maintenant leur cartographie.<br>
<br>L'ouverture des donnees est quelque chose qui tient du reve sur pas mal de points du fait des licences ou des contrats provenant des donnees proprietaires, de l'open Data etc... Meme si Google rendait ses donnees publiques, elles ne seraient surement pas compatibles. Comme il a ete entendu, l'Open Data c'est le choix d'une licence libre ce qui generalement bloque certaines utilisations proprietaires. Penser qu'il faut juste ouvrir les donnees est quelque chose qui parait facile mais c'est literralement un champ de mine.<br>
<br>Le retour des citoyens vers les SIG locaux reste encore a l'heure actuelle un superbe reve. On aimerait que cela se passe mais en pratique c'est loin d'etre le cas. Il y a de multiples raisons a cela: probleme de licence, SIG locaux qui ne font pas confiance aux citoyens, etc.... Bref la science du citoyen telle qu'elle est pronee par certains d'entre nous reste encore dans le domaine du fantasme. Si tu as des exemples majeurs de collaboration et systematique, je suis preneuse.<br>
<br>Je suis d'accord sur l'analyse sur le fait que la cartographie ou du moins la web cartographie est plus ou moins moribonde du fait de la poussee de Google. Toutefois, pour des sites comme Mappy, je ne verserai aucune larme. Beaucoup de sites de cartographie sont sur le point de mourrir du fait qu'ils n'ont pas su prendre le virage moteur de recherche. Le geocoding de Google reste a l'heure actuelle le plus performant a mes yeux et il marche rapidement. C'est sur ce point la que Google a gagne la cartographie et a moins de faire un veritable effort dedans les sites vont se planter. Il faut savoir que la plupart de ces sites utilisent des geocodeurs provenant de Navteq (MapTP) ou bien encore des societes comme Pitney Bowes. Bref, c'est surtout la cartographie web qui est morte. Le reste de l'industrie se porte globalement bien de ce point de vue la.<br>
<br>Tu parles de soutiens solides pour la fondation mais c'est quelque chose avec laquelle je ne suis pas d'accord du tout. Beaucoup de ces societes profitent d'un effet d'aubaine car ils trouvent une cartographie qui dans certains endroits est good enough. Il n'y a pas vraiment d'implication "emotionnel" dans l'utilisation des donnees. De meme, beaucoup de ces societes utilisent OSM et l'on apprend seulement apres coup que les donnees sont utilisees. Il n'y a donc pas vraiment d'efforts pour faire connaitre le projet en soi et/ou informer les utilisateurs sur les donnees qui sont utilisees. Il faut donc se mefier de l'apparente force d'OpenStreetMap. Il n'y a aucun doute que l'on a gagne une bataille mais on est loin d'avoir gagne la guerre (analogie guerriere qui n'a pas lieu d'etre d'ailleurs). <br>
<br>Des societes passent a OSM certes, mais les gens restent sur Google Map. Les deux sites n'ont pas la meme vocation au final. Le jour ou la fondation creera un <a href="http://map.openstreetmap.org">map.openstreetmap.org</a> on reparlera. De plus, la plupart de ces societes utilisent OSM d'une maniere qui n'est pas vitale. Nous sommes loin encore du moment ou l'on peut se passer d'une carto non libre a une carto libre. C'est possible dans certaines villes mais c'est loin d'etre homogene.<br>
<br>Pour revenir sur le sujet Wikimedia, OSMF ce n'est pas comme la fondation Wikimedia. Les budgets ne sont meme pas comparables et la comparaison dans les categories respectives est erronee. Wikipedia est une encyclopedie en ligne qui concurrence les encyclopedies non libres. OpenStreetMap est une fournisseur de donnees de carte qui concurrence les fournisseurs de donnees de carte (i.e. TomTom, Nokia) et non pas Google Map, Mappy, Mapquest, etc.... Bref, ca y ressemble vaguement mais ce n'est pas une bonne comparaison.<br>
<br>La encore cet email est long et je m'en excuse. Il y aurait pourtant encore plus de choses a mentioner sur ce sujet passionnant des sites de cartographies et des fournisseurs de carte.<br><br>Emilie Laffray<br><br>
<div class="gmail_quote">2012/5/15 Philippe Verdy <span dir="ltr"><<a href="mailto:verdy_p@wanadoo.fr" target="_blank">verdy_p@wanadoo.fr</a>></span><br><blockquote class="gmail_quote" style="margin:0 0 0 .8ex;border-left:1px #ccc solid;padding-left:1ex">
Le 15 mai 2012 17:48, Ab_fab <<a href="mailto:gamma.gts@gmail.com">gamma.gts@gmail.com</a>> a écrit :<br>
<div class="im">> La contribution financière n'est pas grand chose par rapport à ce que<br>
> l'entreprise possède sur son compte en banque. Mais elle est arrivée à un<br>
> moment où la fondation en avait besoin.<br>
<br>
</div>Là je suis d'accord, mais Google devrait réaliser que ce qui fait la<br>
plus-value (financière) de Google Maps ce n'est pas le fond de carte<br>
qu'il produit lui-même (et qui lui coûte cher), mais toutes les<br>
données propriétaires (essentiellement commerciales) qu'il vient lier<br>
à sa carte via lse fonctions de recherche et la revente de<br>
référencement publicitaires, et les marges qu'il obtient de la part<br>
des sites qui utilisent son API pour être référencés.<br>
<br>
Bref, son fond de carte, il devrait plutôt le mettre en accès libre et<br>
collaboratif, d'autant plus qu'il a déjà perdu son exclusivité pour la<br>
couverture mondiale, et qu'il ne la retrouvera jamais.<br>
<br>
En allant vers une coopération libre des données similaires à celles<br>
qu'on trouve dans la base OSM, il bénéficiera en revanche de sérieuses<br>
économies, de davantage de collaboration, de cartes plus riches lui<br>
permettant d'yn référencer aussi plus de données propriétaires. Et en<br>
terme de maintenance, il aura davantage de confiance aussi pusiqu'il<br>
bénéficiera aussi du retour positif de tous les SIG.<br>
<br>
Google peut donc réfléchir et finalement se dire qu'il peut en faire<br>
autant avec un effort qui ne lui coutera pas grand chose, que les SIG<br>
territoriaux qui ont ouvert leurs données, et qui maintenant<br>
bénéficient largement d'un retour d'information et même d'une<br>
meilleure visibilité de la part des citoyens (qui ne sont pas que des<br>
consommateurs).<br>
<br>
Une carte mondiale libre ce n'est pas un luxe, c'est même générateur<br>
de richesse au plan global par de nouvelles utilisations possibles,<br>
même au plan commercial. Sachant aussi qu'il y a des centaines de<br>
milliers de personnes prêtes à aider un peu à faire des vérifications<br>
de terrain et affiner la connaissance publique qu'on a des territoires<br>
et de tout ce qu'on peut y faire (ou ne pas faire).<br>
<br>
Rien n'interdit à Google donc de contribuer ses données, même si au<br>
delà il souhaite garder un contrôle qualité sur ce qu'il trouvera dans<br>
OSM. Car malgré tout les "Google Car" coûtent très cher à Google, et<br>
ne sont pas non plus toujours très appréciées sur le terrain quand<br>
elles prennent des données qui n'auraient pas du être intégrées<br>
automatiquement sans un retour citoyen.<br>
<br>
Bref que Google ouvre les données qu'il a pour son fond de carte, et<br>
se mette aussi à contribuer d'une façon différente que ce qui lui<br>
coute actuellement, en investissant l'équivalent pour maintenir la<br>
qualité des données, aider à les vérifier, participer aux<br>
développements communautaires. Il trouvera alors une carte plus riche<br>
et encore plus facilement utilisable par lui pour l'intégration de ces<br>
données propriétaires géolocalisées sur ses services Google Map,<br>
Google Earth et les applis Google qui les utilise aussi indirectement.<br>
<br>
Google peut rendre des services considérables à la communauté sans se<br>
priver de faire du commerce. Il peut raisonner comme il l'a fait en<br>
ouvrant Google Books pour aider à numériser des tonnes de livres qui<br>
étaient en danger pour leur conservation. Le projet OSM est devenu<br>
aujourd'hui assez mature et supporté pas tellement de monde pour<br>
mériter un tel investissement de la part de Google. Je ne vois pas<br>
comment Google peut se passer de la visibilité par tous les<br>
contributeurs et utilisateurs d'OSM, dont de nombreux SIG de<br>
collectivités territoriales ou d'entreprises diverses, qui seraient<br>
aussi une excellente audience pour ce que Google pourrait leur offrir<br>
en terme de service commercialisé.<br>
<br>
Google a cru pouvoir se débarasser de toute concurrence dans le monde<br>
cartographique, il a pratiquement tué tout le monde dans ce domaine<br>
(Mappy est moribond), sauf les institutions publiques qui restent des<br>
sources incontournables (mais qui pourtant collaborent maintenant de<br>
plus en plus massivement avec OSM). Si Google croit que c'est avec le<br>
forcing qu'il réimposera Google Maps, il oublie que les besoins d'OSM<br>
pour exister restent modeste et que la Fondation peut maintenant<br>
compter sur des soutiens nombreux et solides, même si chacun ne<br>
constituent que de petits dons. C'est comme la Fondation Wikimedia.<br>
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