Je ne remets pas en cause bien des choses, c'est juste que la distinction entre prairie et champ est souvent difficile à établir : là où il y a des élevages il y a besoin aussi de les alimenter, on trouve donc un mélange entre les terres de culture et les terres de pâturage. Mais c'est aussi assez dépendant de la façon dont les élevages sont gérés : en élevage intensif, ils restent dans des parcs limités et ne vont jamais pâturer, les champs autour sont alors pour la culture.<div>

<br></div><div>Sinon des terres sont aussi trop pauvres ou trop fragiles pour faire des cultures (ou bien il y a un régulation environnementale qui empêche de faire des cultures (zones protégées en montagne par exemple) : ce ne peut alors être que des pâturages (et encore ils sont limités en densité d'animaux pour éviter qu'ils dévastent tout eux aussi).</div>

<div><br></div><div>Mais en plaine, c'est très difficile de savoir si on a un champ ou une prairie : on voit bien que c'est une terre agricole, mais son usage varie : on passe un mois on voit des animaux paître, à côté d'un autre champ en culture, le mois suivant les deux parcelles sont échangées. L'imposition de la jachère (pour limiter le taux des espaces en culture et limiter aussi les apports d'engrais qui sont lessivés et polluent les nappes) favorise cette rotation (comme on a aussi des rotations de cultures, particulièrement avec le maïs qui est très exigent en azote et en eau).</div>

<div><div><div><br></div><div>Les vergers et vignes de toute façon ne sont ni des prairies, ni des champs. En revanche la nature des élevages autour est assez stable, et on identifie parfaitement ceux qui sont en élevage intensifs (avec alors des champs assez grands, dédiés à la production du maïs et des ensilages), et ceux en élevage extensif où les bêtes passent régulièrement d'une parcelle à l'autre, dans des champs plus petits et où la rotation entre cultures et prairies est très fréquente).</div>

</div></div><div><br></div><div>L'élevage intensif concerne surtout en France les poulaillers, les lapins, et l'élevage porcin. Pour les élevages laitiers ou de boeuf de boucherie, ou encore les élevages ovins et équestres, l'élevage est rarement intensif (on n'est pas comme aux Etats-Unis voire en Argentine, avec les immenses troupeaux qu'ils sont obligés de déplacer, car les terres sont beaucoup plus pauvres, trop pour les cultures : on a là-bas une séparation claire entre les terres d'élevage et les terres de culture, avec un découpage en parcelles beaucoup plus grandes dans les deux cas).</div>

<div><br></div><div>La particularité de la France c'est justement son découpage parcellaire fin : le bocage, où les rotations de cultures et des élevages sont fréquents (cas à part des zones de montagne en altitude, protégées, et des plaines de la Beauce dédiées aux cultures céréalières intensives avec quasiment aucun élevage, donc pas de rotation non plus, juste des terres parfois laissées au repos pendant certaines années).</div>

<div><br></div><div>Même si des remembrements ont eu lieu pour agrandir les parcelles et améliorer la productivité, la rotation des terres n'a pas disparu. En revanche le développement de l'élevage intensif ont été le principal moteur de ces remembrements, à cause des besoins en alimentation animale qui exige des terres de culture importantes et séparées des petites parcelles d'élevage intensif.</div>

<div><br></div><div>Distinguer donc les champs ou les prairies est donc forcément difficile dans le bocage. Ces terres devraient être identifiées comme "mixte" et non dans un type ou l'autre. Le bocage en plus a une valeur très élevée pour la biodiversité (notamment les haies, essentielles à la petite faune de gibiers, aux oiseaux, et aux insectes pollinisateurs), et aussi comme élément fixant les sols, limitant l'érosion ; c'est aussi une usine naturelle de dépollution pour protéger les nappes et rivières de l'impact des productions agricoles (nitrification des eaux, eutrophisation des rivières et estuaires, prolifération des algues en bord de mer, à cause des engrais des cultures mais aussi les  "épandages" des déchets azotés des élevages, les deux étant rapidement lessivés sans être fixés par le sol) et aussi limiter l'impact des crues pour protéger les villes et villages (le bocage sert de zone inondable).</div>

<div><br></div>