<div dir="ltr">Il faut croire que l'IGN réalise bien tard qu'elle s'est elle-même enfermée dans une logique propriétaire (héritée d'un ancien système où seul l'Etat était maître d'oeuvre mais aujourd'hui ne peut plus le faire et a privé l'IGN de nombre de ses moyens).<div>L'IGN constate elle-même qu'elle est de moins en moins sollicitée par les collectivités qui ont du prendre en charge elles-mêmes l'information géographique.</div><div>Et pourtant ce n'est pas faute d'avoir tenté de la part d'OSM de se mettre en rapport avec l'IGN.</div><div>Mais l'IGN a mal vu OSM car le projet n'était à l'origine pas créé en France, et donc elle avait peur de perdre son statut d'expert en la matière sur la France. Elle n'a pas écouté les collectivités et nombreux autres services de l'Etat qui ont pourtant fait le pari d'OSM.</div><div>La "culture maison" de l'IGN croit encore que ce qui n'émane pas directement de ses propres travaux (qu'elle peine maintenant à financer) la placerait en position d'infériorité face aux acteurs économiques (qu'OSM n'exclue pas par définition de ce que doit être un système "ouvert"). Elle souffre encore du "syndrome Michelin" qui lui longtemps fait concurrence poru la cartographie "grand public" (les cartes IGN se sont toujours bien plus mal vendues que les cartes Michelin; la question ne se pose plus les deux sont en perte de vitesse, face à l'efficacité des systèmes en ligne, propriétaires ou ouverts). L'IGN a voulu créer un petit projet semi-ouvert mais limité sur la France, alors que les géants (Google, Nokia maintenant Microsoft, Apple) et OSM se sont placés sur le terrain de la cartographie mondiale et visent tous à fournir des données à tout public (individuel, ou personne morale).</div><div><br></div><div>La différence étant qu'OSM reste la seule plateforme réellement ouverte où les données ne sont pas filtrées selon le segment de public par des algos propriétaires et intrusifs et qu'OSM propose ces données gratuitement et donne le controle à tout le monde et sans délai (ce que ne font pas les autres acteurs privés qui s'arrogent la propriété totale et l'exclusivité de la distribution et donc du filtrage des données, et aussi tous les revenus, mais aussi ne veulent pas garantir la permanence de l'accès octroyé, en fixant des limites arbitraires d'usage, sans cesse abaissées ou à coût d'usage croissant: le modèle Google/Apple/Nokia va à l'encontre du principe même de l'ouverture: il commence à fixer un cout d'usage bas et vise à l'augmenter sensiblement avec le temps, leur modèle est "parasitaire", il profite des pseudo-iniatitives "d'ouverture" de leur plateforme de collecte, mais de fermeture complète de l'usage des données collectées avec un transfert inacceptable de propriété).</div><div><br></div><div>OSM va à l'inverse: au départ il y a un cout plus important, qui n'est pas caché aux utilisateurs, il adopte une politique de vérité sur les couts réels, et appelle donc à aider à financer ce lancement: c'est un pari où l'investissement important de départ est ensuite *garanti* d'être amorti dans le temps pour que ce coût initial ne cesse de diminuer. Personne n'est lésé. Dans ce cadre l'IGN aurait tout à fait pu participer mais s'y est refusé. Il commence à peine à réaliser le terrain perdu (déjà contre les acteurs économiques, mais maintenant aussi dans le terrain collaboratif, en tentant de fonder un autre système concurrent, mais à l'objectif beaucoup plus limité qui ne répond déjà plus aux besoins).</div><div><br></div><div>Il est donc incompréhensible que l'IGN ne dise aucun mot au sujet d'OSM, alors que les collectivités (et d'autres acteurs publics) sont déjà nombreuses a avoir pris le pari d'OSM. On en voit peu qui le regrette, même si pour certaines l'engagement est progressif et n'exclue pas pour l'instant d'utiliser les services propriétaires (Google, Apple, Microsoft/Nokia/Bing, bientôt aussi Facebook). Les collectivités n'ont pas renoncé à certaines ressources IGN. Mais si cet engagement est progressif, c'est surtout pour des raisons techniques (notamment en terme de disponibilité dans les appels d'offres de marchés publics: OSM manque encore d'acteurs prenant en charge une permanence technique et une garantie de fonctionnement, puisque ce n'est pas OSM qui fournit directement ce service mais des sociétés qui, elles, ont fait le pari de s'appuyer sur les données OSM pour les mettre en valeur: ces sociétés existent et fonctionnent maintenant bien, elles proposent des kits d'intégration, des ateliers logiciels, un support technique, peuvent répondre à des demandes de "lots" à produire en temps déterminé, peuvent mettre en place des serveurs, des "applications métiers" autour des données et aider à intégrer les données OSM autour d'un SIG avec des données non publiées).</div><div><br></div><div>Ceci dit, il ne faut pas jeter totalement la pierre contre Google, Apple, ou Microsoft qui maintenant commencent à prendre OSM au sérieux et se mettent progressivement à collaborer avec de vraies solutions opensource (en attendant qu'elles se mettent pleinement elles aussi à l'opendata), et on profite donc déjà dans OSM de travaux menés par ces sociétés. On peut remercier aussi le soutien de Microsoft/Bing par la mise à disposition de son imagerie, mais aussi on profite déjà de sources d'imagerie publiques françaises (car après les avoir vendues seulement aux gros acteurs commerciaux elles ont réalisé que cela ne profitait qu'à eux, c'était un pari perdant où les acteurs publics perdaient progressivement leur expertise).</div><div><br></div><div>L'IGN pourrait s'inspirer de ce qu'ont fait les grosses collectivités (notamment les régions et métropoles) qui ont fait directement le pari de ne pas exclure les acteurs commerciaux mais mis un accès pour tous (OSM compris) en permettant une concurrence saine. Ce qui permet le développement parallèle des différentes solutions pour des usages variés.</div><div><br></div><div>OSM n'a pas pour but d'effacer ce que proposent Google, Apple ou d'autres: il doit se placer dans une logique de concurrence saine où il n'y a pas de coûts cachés, basée sur des mérites pour des usages définis par les utilisateurs et non par les fournisseurs/vendeurs. On n 'interdit pas à Google ou Apple de développer des systèmes meilleurs de mise en valeur des données, mais ces systèmes ne doivent pas être exclusifs et "captifs".</div><div><br></div><div>On n'est pas là pour "faire la guerre". On réclame juste une concurrence saine où la vérité des couts permet à chacun de faire ce qu'il fait le mieux et de changer d'avis plus tard et évaluer sans cesse quels autres acteurs pourraient améliorer les choses, et disposerait ensuite de ses ressources pour innover sur d'autres aspects. Dans une politique de gestion des risques à long terme, il n'y a pas beaucoup d'autres alternatives raisonnables que l'opensource et l'opendata. Les principaux obstacles ne sont pas des questions de propriété mais ceux de la disponibilité des ressources (garantie de réponse en temps utile), et de sécurisation (notamment contre les données falsifiées et le détournement de données privées, un dernier aspect où les acteurs commerciaux comme Google ont largement menti en se prétendant "garante" de cette sécurité alors même qu'elles ont elles-mêmes été piratées et abusées mais où pourtant ces acteurs ont nié toute responsabilité et refusé toute compensation des dommages subis: la sécurité par l'obscurité n'a jamais été qu'un leurre temporaire).</div><div><br></div><div>Et ce n'est pas parce qu'un système est opensource et opendata qu'il est moins sécurisé ou plus exposé, au contraire de très nombreux problèmes sont détectés et isolés avant même qu'ils soient exploités (contrairement aux solutions propriétaires qui taisent les problèmes et mettent un embargo, et refusent d'informer les utilisateurs avant qu'ils aient eux-mêmes identifié la faille et développé une protection qui n'a été évaluée que par eux : ce qu'ils proposent c'est de "réparer" les accidents, pas de les prévenir; et il laissent de côtés les accidentés se débrouiller ensuite seuls pour les dommages subis, et ceux-là n'ont alors aucune autre aide possible, surtout les plus petits et les plus nombreux car les gros acteurs lésés disposent de moyens de récupération généreusement fournis sans contrepartie par les moyens publics). Mais même cette logique du "big can't fail" est maintenant remise en cause, on a vu ces dernières années combien ces "gros" ont abusé de cette sécurité sans contrepartie puis restauré facilement la totalité de leurs pertes et refait des marges encore plus confortables qu'avant en imposant des solutions encore plus liberticides et inégalitaires.</div><div><br></div></div><br><div class="gmail_quote"><div dir="ltr" class="gmail_attr">Le jeu. 28 févr. 2019 à 08:06, Jean-Christophe Becquet <<a href="mailto:jcb@apitux.com">jcb@apitux.com</a>> a écrit :<br></div><blockquote class="gmail_quote" style="margin:0px 0px 0px 0.8ex;border-left:1px solid rgb(204,204,204);padding-left:1ex">Bonjour,<br>
<br>
Sauriez-vous deviner qui nous dit :<br>
<br>
« la donnée est aujourd'hui produite aussi bien par les citoyens<br>
eux-mêmes que par des acteurs publics et privés. ».<br>
<br>
« Désormais, la production des données géographiques doit donc<br>
s'organiser autour de trois concepts : mutualisation, collaboratif et<br>
libre accès. »<br>
<br>
« L'enjeu est de fédérer ces différentes communautés et de leur<br>
permettre de mutualiser leurs données, sans qu'elles en soient<br>
dessaisies, tant pour les enrichir par cette mise en commun que pour en<br>
optimiser les modalités de collecte et en réduire le coût de production. »<br>
<br>
a) Christian Quest, porte-parole de l'association OpenStreetMap France<br>
b) Laurence Comparat, présidente de l'association OpenDataFrance<br>
c) votre serviteur<br>
d) autre<br>
<br>
<br>
Non, je crois que vous ne devinerez pas. Il s'agit de Daniel Bursaux, le<br>
directeur général de l’Institut national de l’information géographique<br>
et forestière (IGN) dans une tribune pour Les Échos !<br>
<br>
Et non, il ne parle pas d'OpenStreetMap...<br>
<br>
Vive le « Google Maps » français !<br>
<a href="https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/0600723131855-vive-le-google-maps-francais-2245732.php" rel="noreferrer" target="_blank">https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/0600723131855-vive-le-google-maps-francais-2245732.php</a><br>
<br>
<br>
Mardi soir, j'animais une nouvelle fois une conférence autour<br>
d'OpenStreetMap à Digne. Un auditeur qui se présentait comme travaillant<br>
pour l'IGN s'est presque fâché lorsque j'ai montré une capture d'écran<br>
d'OpenTopoMap en expliquant que c'était un rendu fabriqué avec des<br>
données libres (OSM et SRTM). Pour lui, impossible d'obtenir une telle<br>
qualité sans recourir aux données de l'IGN...<br>
<a href="https://www.opentopomap.org/#map=16/44.23377/6.70774" rel="noreferrer" target="_blank">https://www.opentopomap.org/#map=16/44.23377/6.70774</a><br>
<br>
<br>
Maîtriser les cartes est stratégique. Pourquoi ne pas renforcer<br>
puissamment @OSM_FR au niveau européen ? Toutes les communautés sont là,<br>
organisées, déterminées.<br>
<a href="https://twitter.com/fab_mob/status/1099708109478658050" rel="noreferrer" target="_blank">https://twitter.com/fab_mob/status/1099708109478658050</a><br>
<br>
<br>
Voir aussi sur Dessinetaville :<br>
<br>
OpenStreetMap dans le rapport Belot - De la Smart city aux territoires<br>
d’intelligence (s)<br>
<a href="https://ml.apitux.net/pipermail/dessinetaville/2017-April/thread.html" rel="noreferrer" target="_blank">https://ml.apitux.net/pipermail/dessinetaville/2017-April/thread.html</a><br>
<br>
Recommandation 27 : Diffuser à terme l’ensemble des données<br>
géographiques souveraines sous licence ouverte type Etalab<br>
<a href="https://ml.apitux.net/pipermail/dessinetaville/2018-July/000413.html" rel="noreferrer" target="_blank">https://ml.apitux.net/pipermail/dessinetaville/2018-July/000413.html</a><br>
<br>
Bonne journée<br>
<br>
JCB<br>
-- <br>
Thierry Carcenac : Pour une administration électronique citoyenne<br>
<a href="http://www.apitux.org/index.php?2006/07/09/45-thierry-carcenac" rel="noreferrer" target="_blank">http://www.apitux.org/index.php?2006/07/09/45-thierry-carcenac</a><br>
<br>
==============APITUX : le choix du logiciel libre==============<br>
<br>
APITUX - Jean-Christophe Becquet<br>
2 chemin du Tivoli - 04000 Digne-les-Bains<br>
06 25 86 07 92 - <a href="mailto:jcb@apitux.com" target="_blank">jcb@apitux.com</a> - <a href="http://www.apitux.com" rel="noreferrer" target="_blank">http://www.apitux.com</a><br>
SIRET : 452 887 441 00031 - APE : 6202A<br>
<br>
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Talk-fr mailing list<br>
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</blockquote></div>