[Hot-francophone] L'embarras du choix de l'imagerie

Philippe Verdy verdy_p at wanadoo.fr
Mar 5 Sep 20:56:47 UTC 2017


En fait ce que vous cherchez c'est d'abord un réseau géodésique de
référence. On en a un en France bien établi. Ensuite il faut un MNT assez
précis pour gérer les déformations des prises de vues qui ne sont jamais
pleinement verticales. En Afrique je me demande si le réseau géodésique
réglementaire existe: c'est sur lui qu'on commence à aligner les
coordonnées avant de faire tout autre traitement lié à MNT pour
orthorectifier les photos. En attendant chaque fournisseur d'imagerie
utilise sont propre réseau géodésique qu'il a déterminé lui-même, sur des
points non nécessairement coordonnés et peuvent manquer d'un bon MNT pour
aligner le reste.
Mais on ne peut pas faire ça dans un fauteuil! Il faut bien quelqu'un
équipé de matériel de mesure très précis pour faire des relevés datés sur
des points préidentifiés et supposés stables dans le temps. Mais si ces
points ne sont pas marqués de façon durable sur le terrain, ou dégradés
rapidement, il peut être difficile de les retrouver. Ca demanderait un
projet local dans chaque pays pour créer (et maintenir) un réseau
géodésique de base durable. En Afrique ce n'est pas évident quand les
infrastructures sont très fragiles ou si ce qu'on voit le plus souvent ce
ne sont que des forêts, des rivières au cours changeant, et des pistes qui
changent à chaque saison. Au mieux on s'alignera dans les grandes villes
disposant de constructions en dur, mais il faut aussi convaincre ceux qui y
sont de les préserver (pas évident si c'est sur des domaines privés ou si
la politique locale est instable ou si les bâtiments publics sont sujets à
dégradations régulières à chaque conflit politique ou interethnique)
Malgré tout on peut aider les contributeurs locaux en leur proposant des
points remarquables ayant une grande chance d'être stables, et à densifier
ce réseau pour le consolider dans le temps (au cas où il prendrait à une
autorité locale de chambouler ces endroits ou de s'y installer pour faire
autre chose, quitte à démolir même sans autorisation. Ce sera difficile de
les convaincre de poser des bornes géodésiques qui sont coûteuses à
entretenir et revisiter). Des éléments stables étaient les lignes de chemin
de fer, mais elles ont dans un état assez pitoyable faute d'argent, et
disparaissent, et si les voies ne sont plus utilisées faute de matériel
roulant cela devient des axes de communication où s'installent les
populations qui peuvent batir dessus. En fin de compte les choses les plus
stables sont les services les plus utiles à la population : hôpitaux, lieux
de cultes et écoles et quelques batiments remarquables dans les villes.
Seules les plus grandes villes ont des boulevards bitumés, signalisés,
parfois des éléments comme des giratoires ou des monuments, et sinon il
reste les pylones électriques (dans les rares zones desservies) et sinon
les puits. Mais pas évident quand on tombe dans des zones de forêt, savane
ou déserts ou si un fleuve étale ses bras changeants dans des zones
inondables.
Nombre de ces pays n'ont pas d'équivalent à nos cadastres: la propriété des
terres est surtout lié à la coutume locale et vite contestée sur le
terrain: tout se négocie en permanence sans que ce soit forcément
enregistré dans un livre officiel.


Le 5 septembre 2017 à 17:26, Martin Noblecourt <m_noblecourt at cartong.org> a
écrit :

> Bonjour,
>
> C'est effectivement une problématique croissante.
>
> Il me semble que Fred Moine avait travaillé sur cette problématique en
> Haiti en posant des points de contrôle avec des GPS centimétriques mais je
> ne connais pas tous les détails et je ne sais pas si c'est documenté
> quelque part.
>
> Je pense que comme souvent sur OSM, la difficulté sera d’arriver à
> proposer un système possible à mettre en oeuvre facilement à grande échelle
> (au moins à l'échelle nationale j'imagine) - un beau projet de long terme
> pour chaque communauté nationale ?
>
> Bien cordialement,
>
> Martin
>
>
>
> On 05/09/2017 16:41, Jean-Marc Liotier wrote:
>
>> Augustin et moi en parlions à
>> http://www.openstreetmap.org/changeset/51204000 mais pourquoi rester
>> dans notre coin... Continuons la discussion ici !
>>
>> La bonne nouvelle c'est que les contributeurs à Openstreetmap
>> bénéficient, notamment en Afrique de l'Ouest, d'imagerie
>> orbitale plus récente et de meilleure qualité que Microsoft Bing:
>> Digitalglobe Premium, ESRI World...  Nos sources rajeunissent d'un coup.
>>
>> La mauvaise nouvelle est que toute imagerie orbitale reste ce qu'elle
>> est: une feuille de papier collée à la grosse brosse sur la surface
>> grossièrement rugueuse de notre planète... La meilleure image la plus
>> soigneusement rectifiée et appliquée au meilleur modèle numérique de
>> terrain ne sera jamais qu'une approximation.
>>
>> Cette approximation est aujourd'hui avec les sources sus-mentionnées
>> tellement faible qu'elle fera sans aucun doute le bonheur des
>> contributeurs à Openstreetmap. Le problème est qu'elle est différente
>> pour chaque source et l'effet dans Openstreetmap en est terrible: un
>> contributeur utilisant une première source trace une rue et son
>> collègue utilisant une autre source tracera un bâtiment par-dessus
>> cette rue - chacun pensant avoir raison car il a correctement tracé
>> l'image qu'il avait sous ses yeux.
>>
>> Nous devons traiter cette situation avant qu'elle dégénère: l'abondance
>> d'imagerie ne fera que croître dans les années à venir.
>>
>> Les traces GPS importées dans Openstreetmap sont censées fournir une
>> première réponse, mais leur qualité est insuffisante, notamment en
>> milieu urbain. De plus, s'il est parfois évident qu'elles suivent la
>> voirie sur laquelle on peut donc aligner l'imagerie, elles sont
>> souvent ambiguës - surtout qu'on ne connaît pas la manière dont elles
>> ont été produites..
>>
>> Idéalement, les noeuds d'un réseau géodésique fin nous fourniraient des
>> points de référence d'autorité incontestable sur lesquels décaler
>> l'imagerie dans JOSM pour qu'elle soit correctement alignée localement.
>> A défaut, nous allons avoir besoin de relevés GPS précis de points
>> d'appui ("Ground Control Point") - idéalement pour produire des
>> documents tels que
>> http://www.toposat.fr/wp-content/uploads/2016/07/gcp_larnaka.pdf mais
>> de manière plus légère et plus proches des pratiques d'Openstreetmap
>> pour produire des man_made=survey_point
>> (https://wiki.openstreetmap.org/wiki/FR:Tag:man_made%3Dsurvey_point).
>>
>> Avez-vous déjà rencontré ces problèmes ? Connaissez-vous des
>> contributeurs qui travaillent à des solutions telles que celles que
>> je décris ici ? Auriez-vous d'autres idées pour éviter que les
>> contributeurs se marchent sur les pieds ?
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