[OSM-talk-fr] Contenus d'OSM ?

[Denis]

Pieren a écrit :
> 
> Oui, je pense qu'aucun professionnel ne fera confiance à des données
> bruts d'OSM.
> Par contre, OSM peut servir comme base à de nombreuses applications
> professionnelles à la condition de passer par une étape d'export, de
> filtrage et de contrôle et en y ajoutant sa propre plus-value, mais
> encore une fois, dans sa propre base de donnée.
> Ne laissont pas les entreprises privées squatter les ressources en
> disque dur et bande passante financées par les dons faits à la
> fondation OSM.

Un professionnel commencera par faire une analyse des métadonnées ( à 
défaut de la documentation) de la base de données, ensuite il procèdera 
à une vérification que le contenu de la base correspond aux 
spécifications de la doc. C'est la démarche rationnelle pour un produit 
coûteux (au sens monétaire du terme). Maintenant, comme OSM est gratuit, 
l'économie de l'intégration pour une entreprise des données OSM 
consistera plutôt à estimer le coût pour elle d'une absence 
d'exhaustivité de tel ou tel catégorie d'objet ou une inadéquation des 
données OSM par rapport aux besoins.
Bref, ce n'est pas une question (pas uniquement) de faire confiance ou 
pas à un modèle de développement de projet. D'autres idées libres qui 
ont fait leur chemin depuis, ont commencé sur les fonds pas plus solides 
que les nôtres et ont finalement percé parce que pertinentes. Nous 
sommes (une des ?) l'autre alternative, mais il faut encore savoir à 
quoi on se compare. Au RGE mis en place par l'IGN, en grande partie sur 
fonds publics ? A Navteq ou autre Google qui ne peut avoir les moyens de 
vérifier l'information sur place ? Nous sommes une 3e voie, celle du 
citoyen qui va mettre dans LA base, tout ce qui lui paraît utile. Comme 
c'est un mouvement contributif, chacun va avoir son point de vue sans 
que quiconque se sente objectivement le "DROIT" de lui dire : "ton objet 
n'a pas sa place dans la base MASTER". Il n'y a jamais eu de plan établi 
à l'avance, encore moins de cahier des charges, encore encore moins de 
systématique [1], encore encore encore moins d'ontologie [2].

En résumé, nous avons trop peu de bras disponibles, trop peu 
d'expérience, trop peu d'organisation pour prétendre, dès à présent, 
vouloir graver dans la pierre des règles solides et sur le contenu et 
sur la manière de le produire. Il en résulte un produit artisanal (avec 
tout le respect que je dois aux artisants) : c'est pas lisse, c'est pas 
normalisé, mais Dieu que c'est goûtu !!!

Avec chance, nous sommes peut-être les seuls à proposer publiquement une 
description globale d'un territoire (un challenge intéressant même si le 
territoire en question est petit). Cela ne veut pas dire que nous somme 
les seuls à posséder l'information, ni les plus à jour, ni les plus 
précis, mais les seuls à comprendre que c'est l'ensemble des données qui 
fait sens et que le coût de la mise à disposition est dérisoire puisque 
nous, citoyens, contribuons bénévolement.

Parce que c'est mis à disposition gratuitement, tout le monde peut venir 
puiser dedans sans vergogne (réajustant, au passage, des base de données 
professionnelles) ? NON
Parce que c'est fait pas des non-professionnels, non structurés de 
surcroît (pas de bureau vérificateur), cela aurait une valeur moindre 
que d'autres produits ? NON et cela a été démontré à plusieurs reprises 
déjà.
Mais qui se battra pour démontrer que telle société a exploité des 
données OSM, sans même faire référence à la source ? De là à exiger que 
les modifications soient mises dans le pot commun, mhhhh, il faudra 
adopter, paradoxalement, la même philosophie que Microsoft : "je préfére 
être piraté et ne pas intenter d'action en justice plutôt que de perdre 
en notoriété".
Je ne rêve pas, on a pas encore la position d'un Microsoft, mais le 
mouvement n'est plus inconnu ; c'est déjà ça.

> Mais autant il est facile de vérifier la validité des informations
> d'une page wikipedia (il suffit de la lire), autant il est difficile
> de vérifier les données OSM qui ne sont pas affichées sur une carte.
> Bien sûr, on pourrait imaginer une nouvelle interface qui affiche tous
> les numéros de téléphone de restaurants d'une ville, comme sur les
> pages jaunes. Mais est-ce le rôle d'OSM ?

Non, ce n'est pas notre rôle  de vérifier que notre base de données 
correspond aux besoins particuliers de tel ou tel acteur. Pour autant, 
c'est très facile pour cet acteur de vérifier si nos données répondent à 
son besoin. Souvent, il préfèrera acheter (via des partenariats, très à 
la mode) des données "sûres" ; nous n'y pouvons rien encore sauf à 
démontrer, ce qui relève des relations publiques mais pas de la qualité 
de la base.

> 
>> Les limites sont déjà franchies et le projet OSM
>> va être éternellement confronté avec ces limites,
>> au niveau technique et au niveau de son reglement.

Règlement, quel règlement ? J'aurais loupé un épisode ?

> 
> Ce qui n'est pas une raison pour ne pas en discuter ;-)
> Personnellement, je n'effacerais aucune information dans la base parce
> que je ne la jugerais pas "digne" ou hors-sujet (au nom de quoi ?). Je
> ne veux et ne peut pas empêcher non plus ceux qui veulent transformer
> OSM en pages jaunes ou en bdd qui collecte les URI vers d'autres
> applications. Je donne juste mon humble avis en pensant que ça n'est
> pas la bonne voie.
> 
> Pieren

Selon moi, ceux qui veulent transformer (ou incorporer) les pages jaunes 
dans OSM ne font pas seulement fausse route sur l'objectif, mais 
également sur la méthode. Maintenant, je fais peut-être fausse route, 
car j'ai aussi été bien content d'avoir des POI (et pas des POI 
calculés) sur mon GPS et de pouvoir faire du routage avec. Il y a du 
boulot pour tous, des intérêts différents et louables. Quand les limites 
physiques de la base seront atteintes ou que des problèmes de mise à 
jour se poseront, il sera temps "d'établir un règlement".

mes modestes 0.02 € de contributeur OSM
Denis

1 : http://fr.wikipedia.org/wiki/Systématique
2 : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ontologie_(informatique)