[OSM-talk-fr] Cadastre : projet de courrier (épisode 2)
Denis
dhelfer at free.fr
Jeu 18 Sep 20:57:54 UTC 2008
Pieren a écrit :
> Denis, je salue tes efforts pour collecter ces informations. Est-ce
> que tu pourrais m'expliquer la différence entre "usage interne" et
> "usage externe", termes que l'on voit aussi dans les cgu du cadastre ?
L'usage interne, selon moi, concerne tout ce que tu peux faire en tant
qu'individu ou collectivité (administration ou entreprise) de l'objet de
la licence. Cela relève du DROIT à la réutilisation, objet de la
directive européenne INSPIRE pour éviter que les mêmes données soient
crées inutilement (et coûteusement pour les collectivités). L'objectif
de cette clause des licences est d'accorder le droit au citoyen de
prendre connaissance des informations utiles à la gestion de son
environnement afin qu'il puisse agir en "connaissances de causes".
Les acteurs du modelage de cet environnement ont, bien trop souvent, une
vision un peu trop restrictive de ce droit en n'offrant que des visions
déjà digérées d'une situation (par exemple, une carte d'impact du
nouveau projet d'autoroute qui va traverser ta propriété, sans
possibilités réelles de contredire les éléments de la situation). Bon
je caricature largement car les méthodes, les outils et, donc, les
mentalités évoluent bien plus vite que prévu.
L'usage externe concerne les utilisations qui font intervenir des
tierces personnes. Le cas de figure le plus courant est la prestation de
service. Ainsi, des droits différents d'utilisation peuvent être
accordés à des entités qui n'ont pas vocation initialement à être
bénéficiaire des données, mais qui peuvent disposer de ce droit
temporairement ou dans un cadre contractuel (une mission).
C'est une rapide analyse (il est tard). A la réflexion et concernant
plus particulièrement les données publiques, cette dichotomie est de +
en + artificielle. Un prestataire de service pourrait très bien user de
son droit d'utilisation interne de données publiquement diffusées et
proposer, dans le cadre d'une prestation, un produit (une oeuvre
protégeable au titre du droit d'auteur) composée et/ou dérivée. Il reste
à négocier les termes du contrat de prestation notamment sur les droits
d'utilisation (patrimoniaux) de la plus-value apportée par le
prestataire. Certains cas réels témoignent de casse-tête juridiques
quand cet aspect n'est pas suffisamment pris au sérieux.
J'ai le sentiment que le jour où les producteurs d'informations
géographiques auront compris que la plus-value d'une donnée ne réside
pas dans sa constitution (fût-elle coûteuse), mais dans ses
exploitations potentielles (surtout quand il devient aussi facile de les
croiser entre elles), on aura fait le premier pas. Je parle des données
de base ( et à des échelles raisonnables -> pas les plans au 1:200e) :
celles que n'importe quel citoyen peut aller vérifier sur place :
exactitude de la position géométrique et/ou de son classement dans telle
ou telle classe d'objet ; celles que la directive INSPIRE a inscrit à
son annexe 1.
Enfin, certains producteurs sont titulaires d'informations (la DGI pour
les parcelles et autres entités foncières, la DIREN pour les zonages
naturalistes, etc.). Ces droits d'auteurs moraux, dérivées des missions
de service public assignées, sont de toute façon inaliénables. Cela n'en
fait pas pour autant des producteurs de données géographiques
inexploitables ou restrictives pour le citoyen. Personne n'y gagnera.
>
> Pieren
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