[OSM-talk-fr] Fwd: Lorraine Veloroutes Voies Vertes

Adrien Caillot adrien.caillot at free.fr
Lun 2 Mai 12:52:22 UTC 2011


Le 29/04/2011 12:12, Thomas Clavier a écrit :
>> Aussi, se faire de l'argent sur le dos de bénévoles qui passent du
>> temps et font
>> le boulot de fond et de base pour développer les aménagements et informer,
>> aurait une forte tendance à m'exaspérer.
> Cette réflexion me fait penser à certains commerçants qui la veille du
> week-end détruisent les invendus au lieu de les donner à des gens qui en
> ont besoins. "à défaut de pouvoir valoriser mon travail je le garde pour
> moi, voir je le détruit".

Je suis tout à fait d'accord avec cette dernière remarque.

Je participe rarement à cette liste, mais là j'ai envie de réagir. Pour 
me présenter rapidement, je suis un partisan du libre (mais plus 
militant, car je milite déjà pour le vélo en ville, et on ne peut pas 
tout faire), et je suis cycliste : en ville, durant toute l'année, et 
sur les véloroutes et voies vertes durant l'été.

J'ai eu l'occasion de discuter avec Nicolas Pouloin lors du congrès de 
la FUB à Clermont-Ferrand. J'ai évoqué Open Street Map au détour d'une 
phrase, et il a immédiatement réagi avec les mêmes arguments (qui ne 
tiennent pas la route) : en résumé, libérer les données permettrait à 
n'importe qui de les exploiter commercialement et de gagner de l'argent 
dessus, tandis qu'eux n'ont même pas de quoi financer un salarié. Et ça, 
c'est vraiment trop injuste !

Sur le moment, je n'ai pas eu la présence d'esprit de lui répondre, 
d'une part, que si les données de l'AF3V étaient exploitées 
commercialement, ça serait plutôt une bonne chose. Cela voudrait dire 
que les véloroutes et voies vertes françaises, et le tourisme à vélo, 
commenceraient à générer une économie qui serait favorable à son 
développement*. Et d'autre part, j'aurais pu ajouter que son 
raisonnement revient à dire "notre modèle économique actuel ne nous 
permet pas de gagner notre vie, alors on ne va quand même pas le 
changer", ce qui est quelque peu illogique.

Bref, je pense qu'il faudrait un vrai travail de lobbying intelligent 
(que je n'ai pas le temps de faire, malheureusement) auprès de l'AF3V 
pour qu'ils comprennent l'intérêt du libre. En attendant, pour ma part, 
si j'ai des données concernant des véloroutes et voies vertes, je les 
mettrai volontiers sur OSM mais pas sur le site de l'AF3V. Je n'ai pas 
envie de faire un travail bénévole si le résultat n'est pas libre et 
utilisable dans les meilleures conditions par les autres cyclistes.

En fait, je rêverais de voir en France un site comme celui de la Suisse 
à vélo, qui détaillerait des itinéraires nationaux, régionaux, et 
locaux. Alors certes, la France est un pays beaucoup plus grand, et 
l'économie autour du vélo est bien moins importante, mais la force du 
libre permettrait de faire aussi bien que le site Suisse, à défaut de 
faire (pour l'instant) aussi bien qu'eux sur le terrain.


* Comparons le site de l'AF3V et celui de la Suisse à vélo. 
http://af3v.org/ et http://www.veloland.ch/fr/welcome.cfm

Ce sont deux organisations à but non lucratif qui oeuvrent dans le même 
objectif. Simplement, en Suisse, le tourisme à vélo génère une vrai 
économie, tandis qu'en France on en est encore à militer pour que les 
collectivités fassent les aménagements, en espérant que l'économie suive 
mais sans vraiment s'en préoccuper. Résultat : le site Suisse, très 
pratique, nous présente un réseau cohérent et continu (et pour l'avoir 
pratiqué sur le terrain, je confirme qu'il l'est), tandis que le site de 
l'AF3V nous présente des cartes Google Maps faites par des bénévoles, 
sans lien entre elles, et avec une ergonomie déplorable (petites 
fenêtres...) qui ne répond même pas à mon besoin en tant qu'usager 
cycliste... Résultat : quand je roule en Suisse, je prépare mon 
itinéraire au préalable à l'aide du site, puis je peux tout faire sans 
carte et sans hésitation. En France, j'achète surtout des cartes papier, 
je me débrouille avec le jalonnement fait par les collectivités locales, 
et parfois je dois chercher un peu mon chemin...

Notons aussi qu'on trouve en vente, en Suisse, des guides papier de la 
Suisse à vélo, ce qui rapporte de l'argent à l'organisation. L'AF3V 
aurait sans doute intérêt à chercher à exploiter commercialement ses 
données de la même façon, plutôt qu'à se demander comment faire pour 
empêcher les autres de le faire... D'ailleurs, pour pouvoir le faire, 
étant donné que ses cartes sont faites par des bénévoles de toute la 
France, elle aurait tout intérêt (encore une fois) à utiliser une 
licence libre. Sinon je ne vois pas comment elle pourrait utiliser ces 
données à moins de s'en approprier les droits au mépris de ses adhérents 
contributeurs.

A+

-- 
Adrien






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