[OSM-talk-fr] Open Data

Sébastien Dinot sebastien.dinot at free.fr
Lun 23 Jan 20:52:02 UTC 2012


Bonsoir,

Guilhem Bonnefille a écrit :
> Le point de vue est intéressant, mais clairement orienté. Ca laisse
> même le goût du discours qui ne sert que le discours.

Je partage l'avis de Guilhem, l'auteur pose des questions intéressantes
mais ignore bien des paramètres du problème. Outre les points soulevés
par Guilhem, j'intègrerais les considérations suivantes :

- Les collectivités territoriales arrivent-elles à vendre leurs données
  géographiques ? Non, j'en ai parlé à plusieurs élus ou fonctionnaires
  territoriaux, les ventes sont marginales et la vente nécessite une
  qualification, une extraction et une mise en forme des données qui,
  elles, ont un coût réel et parfois supérieur à l'espérance de gain.

- Si les collectivités n'arrivent pas à vendre ces données ? Pourquoi
  les produisent-elles ? Parce qu'elles en ont besoin pour mener à bien
  leur mission.

- Leur besoin satisfait, les collectivités gagnent-elles quelque chose
  à se les réserver ? Non puisqu'elles n'arrivent pas à les vendre.

- Le rôle premier des élus et des administrations est-il de faire de
  leur collectivité territoriale une structure rentable qui dégage des
  bénéfices ou une structure qui, dans le souci de équilibre budgétaire,
  fait au mieux pour satisfaire les attentes de ses citoyens, animer son
  territoire, créer des opportunités économiques (et donc des emplois)
  et favoriser les initiatives de la société civile ? Personnellement,
  je veux croire que c'est le second mais c'est certainement mon
  argument le plus subjectif.

- Au delà des entreprises, existe-t-il une demande de la société civile
  pour ces données ? Oui. C'est le cas, demande émanant des géomaticiens
  amateurs que nous sommes mais aussi des personnes soucieuses de
  transparence et de contrôle citoyen des institutions ou tout
  simplement désireuses de mener des études (par exemple statistiques)
  qui requièrent ces données.

- Les collectivités territoriales ne pourraient-elles pas se charger
  elles-mêmes de développer les services et applications envisagés par
  les entreprises et la société civile ? Non, parce qu'elles n'en ont
  pas les moyens financiers et humains, parce qu'elles ont des missions
  bien plus prioritaires et nécessaires et parce qu'elles ne connaissent
  pas toutes les attentes et n'ont pas idée de toutes les utilisations
  potentielles.

Considérant ces éléments, il me semble que faire profiter librement le
plus grand nombre des données publiques est un acte en phase avec les
missions d'une collectivité territoriale et les attentes de la société
civile et des entreprises.

Quant aux formats propriétaires, si je les déplore et si j'appelle de
mes vœux un RGI (référentiel général d'interopérabilité) digne de ce nom
et qui impose l'usage de formats ouverts, ce choix s'explique de deux
manières :

* Faire simple et efficace : les données sont disponibles dans ce format
  et sont fournies en l'état car les retravailler d'une manière ou d'une
  autre engendre des coûts parasites.

* A priori selon lequel les utilisateurs potentiels de ces données
  utilisent la plupart du temps les applications propriétaires les plus
  répandues et ne sauraient que faire de formats plus « marginaux ». On
  fournit donc du « xls » au lieu de fournir du « ods » ou du « csv ».

À titre personnel, le second argument me choque et je n'y crois pas un
instant (un journaliste qui veut éplucher un budget se débrouillera pour
exploiter un fichier « ods » ou « csv », même s'il n'a au départ que
MS-Excel sous la main) mais je l'ai entendu plusieurs fois.

Sébastien

-- 
Sébastien Dinot, sebastien.dinot at free.fr
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