[OSM-talk-fr] ***SPAM*** Re: Majuscule à l'article défini sur les lieux-dits ?
Philippe Verdy
verdy_p at wanadoo.fr
Jeu 23 Juin 06:35:21 UTC 2016
Tu te trompes, les minuscules sont apparues au Moyen-Âge, avant il n'y
avait que les capitales romaines. Et cela est apparu avant même
l'imprimerie. La minuscule vient du fait que pour l'écriture manuscrite
l'écriture cursive était plsu pratique à tracer à la plume pour la
copistes qui allaient plus vite et même pour le courier (de ceux qui
savaient écrire et qui n'étaient pas nombreux !).
C'est vrai qu'au début, comme à l'époque romaine, il n'y avait pas
formellement de différence sémantique entre les minuscules et majuscules,
c'était plutôt une différence de style entre les capitales romaines (qui
sont restées sur les inscriptions monumentales et pour les titrages de
livres) et l'écriture cursive.
Ensuite l'écriture cursive s'est formalisée, régularisée, et il est né au
IX siècle un style carolingien, dit "lettres carolines" (style semi-cursif,
où les jonctions de lettres sont en fait de très fins déliés pour les
ouvrages précieux, notamment les textes sacrés). Dans ces ouvrages, il
était d'uisage de décorer les premières lettres de paragraphes (lettrines)
et l'usage s'est étendu aux premières lettres de phrases et aussi pour
mettre en emphase les noms de personnes (souverains/seigneurs loaux,
clergé, puis les nombreux saints du Moyen-Âge...) et s'est étendu aux
toponymes (parce que les personnes de la noblesse et le clergé prenaient le
nom du territoire qui était sous leur contrôle), cela avaitg un avantage
car on pouvait alors distinguer les noms de personnes/lieux des noms
génériques ne désignant pas les personnes ou territoires.
Le "bas-peuple" a longtemps eu des noms vernaculaires génériques (des
surnoms, car les noms de famille n'existaient pas encore, le clergé ayant
imposé plutôt qu'ils utilisent des noms de saints, en fait des prénoms,
souvent plusieurs en reprenant les prénoms des pères, grand-pères, etc.; le
nom de famille apparait tardivement dans l'histoire, il s'impose en France
seulement après la Révolution, pour mettre fin à la litanie interminable
des prénoms et donner à tout le monde des noms de famille qui alors étaient
encore réservés à la noblesse, qui s'était accaparé ces noms pour les
territoires; la Révolution va même jusqu'à retirer l'usage des noms de
territoires aux familel nobles, pour tout le monde elle impose un nom de
famille, souvent créé à partir de noms génériques relatifs au lieu où
vivait les personnes ou à un caractère de leur personnalité ou leur métier;
plus besoin non plus d'autant de prénoms; cela se formalise sous Napoléon
avec le code civil, cependant l'état-civil restera encore longtemps géré
par le clergé avant que l'Etat force le clergé à lui remettre ses livres
d'actes de naissance/mariage/décès)
Au fil des âges la distinction de casse s'est renforcée mais tardivement
(des siècles après l'invention de l'imprimerie au milieu du Moyen-Âge).
Lors de la création de l'Académie française, sous l'Ancien régime, il n'y
avait pas encore de distinction de casse (et pas non plus de distinction
des accents) et on trouvait encore l'usage de nombreuses ligatures issues
des copistes du Moyen-Âge et des styles caligraphiques, y compris encore le
"s long" issu des carolines et ses ligatures contextuelles (qui ne
disparaîtra que sous l'Empire post-révolutionnaire), alors que l'Académie
française avait déjà régularisé avant la révolution l'usage des accents et
banni un grand nombre de ligatures ou d'abréviations (pas toujours claires
pour tous les lecteurs partout sur le territoire): ce sont les accents qui
ont mis fin à la prolifération des ligatures et abréviations impropres, et
permis aussi d'adapter l'écrirure du français aux différentes
prononciations, en régularisant au moins les lettres de base sur l'alphabet
latin romain, auquel quelques lettres ont été ajoutées/distinguées (i/j,
u/v/y/w, des lettres qui n'étaient pas distinguées dans l'alphabet romain,
ni même longtemps pendant longtemps au Moyen-Âge, ni encore à la
Renaissance).
C'est la Renaissance qui voit le français gagner en prestige, mais voit
aussi la langue s'enrichir de nombreux emprunts de différentes langues: les
distinctions de lettres deviennent plus importantes, les accents
s'imposent, la casse devient signifiante, la ponctuation s'enrichit aussi
et se formalise. Et c'est entériné avec la seconde édition du dictionnaire
de l'Académie française et le travail des encyclopédistes dans le siècle
des lumières peu avant la révolution... C'est à cette époque que l'écrirure
commence à se démocratiser (plus seulement pour le clergé ou la noblesse ou
la justice, mais aussi pour le commerce, les clercs, et plein d'actes
civils de la vie courante, la presse se développe dans les villes, les
pamphlets s'échangent clandestinement mais deviennent populaires, les
auteurs se multiplient, les imprimeurs sont plus nombreux, les livres sont
moins chers, l'imprimerie se simplifie et le style cursif devient
minoritaire: on retrouve la simplicité de l'aphabet romain, mais on
conserve les distinctions de casse (les capitales occupent trop de place
sur les livres imprimées, le papier étant encore une matière précieuse,
cela impose les minuscules pour presque tout le texte ; les styles cursifs,
carolines, gothiques, etc... ne sont plus utilisés que pour les ouvrages
précieux, mais sont critiqués pour leur lisibilité ardue et la grande
difficulté d'exécution que cela impose aux copistes; l'imprimerie mettra
fin à tout ça, mais créera de nouveux styles plus lisibles et plus faciles
à reproduire sur des ouvrages moins chers !
Elle arrivera même à simplifier l'écriture cursive, suivant l'influence
anglaise, plutôt que l'influence allemande qui continuait à vouloir des
styles "gothiques" jusque dans l'écriture officielle et les journaux et
livres) : c'est le style cursif anglais qui a été adopté pour
l'enseignement de l'écriture dans l'école française de Jules Ferry, facile
à tracer à la plume ou à la craie sur un tableau... Ce style cursif était
assez proche aussi de l'écriture d'imprimerie, mais toujours adapté au
tracé manuel à la plume (contrairement aux lettres d'imprimerie peu
pratiques à tracer avec cet instrument). On l'utilise et l'enseigne encore
jusque les années 1970 même si on abandonne alors la plume pour le stylo
(personnellement j'ai toujours utilisé la plume, avec les cartouches
d'encre, jusqu'au bac en 1984 ; je n'ai jamais connu l'encrier sur la
table, disparu des tables d'écoliers au début des années 1960).
Je me souvient encore qu'au début des années 1970, il était interdit
d'utiliser le stylo à l'école et on nous apprenait les cursives anglaises
avant même les lettres d'imprimerie (situation ridicule, car il fallait des
livres dès l'école primaire, aucun d'eux n'employant de style cursif, hormi
les livres d'initiation à l'écriture en première année !)... L'usage du
stylo est cependant admis vers la fin des années 1970 (mais pas pour tous
les travaux où on demande encore la plume pour les devoirs à remettre et
les épreuves d'examen, et on insiste sur l'orthographe... tandis qu'aux USA
ou en Angleterre ils imposent le crayon et soutiennent l'autocorrection et
des devoirs et examens rendus avec beaucoup moins de texte mais un accent
fortement donné vers la compréhension et la justesse des résultats et
beaucoup plus d'évaluation et de participation orale).
Le 22 juin 2016 à 20:54, Christian Rogel <christian.rogel at club-internet.fr>
a écrit :
>
> Le 22 juin 2016 à 10:30, Philippe Verdy <verdy_p at wanadoo.fr> a écrit :
>
> Le 22 juin 2016 à 02:41, Christian Rogel <christian.rogel at club-internet.fr
> > a écrit :
>
>>
>> > L'approche choisie par Osmose contredit la règle édictée par
>> > OpenStreetMap. Tant que ceci n'est pas résolu dans un sens où dans
>> > l'autre il y a un problème.
>> >
>> https://wiki.openstreetmap.org/wiki/FR:Toponymes,_odonymes#Toponymes_officiels_et_non-officiels
>>
>> Les codeurs d’Osmose ont, ici, bien senti où sont le sens commun et la
>> vraie vie
>>
>
> Ils ont surtout senti leur propre volonté d'imposer une norme inventée de
> toute pièce qui oublie complètement qu'en français et dans l'écriture latin
> en général la casse est signifiante, juste pour une prétendue volonté
> d'homogénéité sur un rendu. Hors ce n'est pas à la base de données
> d'impsoer cette règle de rendu, si volonté il y a de faire un rendu
> homogène.
>
> Ces noms ont des usages autres que pour produire une carte. Ce sont des
> données, pas la carte elle-même.
>
> Le pragmatisme a bon dos ! Ici Osmose veut taguer pour le rendu, et ses
> auteurs ne veulent simplement pas l'admettre ! Ce n'est pas à Osmose de
> corirger ça, c'est au rendu mapnik de forcer une capitale initiale, si ça
> lui plaint mieux. On n'a aboslument pas à supposer que ces noms sont
> destinés uniquemetn à une utilisation isolée (dans une "phrase nominale"
> uniquement).
>
>
> Quand je parle d’un usage datant de l’administration française du temps de
> la plume d’oie, je pointe le fait que la minuscule était d’usage dans les
> actes manuscrits des notaires ("un champ sis près du village de l’Épine").
> Cette pratique reflétait la nouveauté qu’était la majuscule (au Moyen-Äge,
> on ne l’utilisait pas).
> Avec l’arrivée de l’imprimerie, l’emploi des capitales est plus simple et
> c’est pourquoi l’État trouve avantage à les prescrire pour les noms de lieu
> qui sont sous sa juridiction.
> Mais, on se contente de transformer les minuscules en bas-de-casse, car,
> cela, au fond, aucune incidence pratique.
> L’IGN, emporté par son élan, se met à capitaliser sur ses cartes le tou
> venant des noms de lieu. Il suit, en cela, une tendance de fond, que nous
> voyons partout sur nos routes, avec validation ou non de l’État.
> Eh, bien, on a pu trouver des membres arriérés du CNIG pour continuer à
> maintenir la guéguerre, afin de bien marquer les limites (de classe ?), en
> invoquant un « usage » fanstasmatique.
>
> OSM mérite mieux que ces escarmouches d’arrière-garde.
>
>
>
> Christian R.
>
> _______________________________________________
> Talk-fr mailing list
> Talk-fr at openstreetmap.org
> https://lists.openstreetmap.org/listinfo/talk-fr
>
>
-------------- section suivante --------------
Une pièce jointe HTML a été nettoyée...
URL: <http://lists.openstreetmap.org/pipermail/talk-fr/attachments/20160623/b0595055/attachment.htm>
Plus d'informations sur la liste de diffusion Talk-fr