[OSM-talk-fr] Affichage communes nouvelles / fusionnées sur OSM fr et org
Philippe Verdy
verdyp at gmail.com
Dim 28 Fév 02:13:48 UTC 2021
Personnellement les noms d'entités administratives sont créés adhoc dans le
cadre d'un système légal en vigueur (et qui change souvent). Ces
regroupements ont une durée de vie courte, et ne se justifient pas
forcément non plus à long terme, leurs contour change de mandat en mandat,
ce qui était pertinent à un moment donné (bien que la décision soit prise
souvent de façon très tardive, de façon plus ou moins obligée par les
circonstances par un référentiel général qui ignore les cas particuliers,
mais sans prendre en compte l'avenir (qui pourtant se discute déjà et est
parfois déjà expérimenté et en oeuvre).
Les villages, les habitants et les principales restent bien plus longtemps,
avec leurs souvenirs et leur patrimoins localisé et tous les liens tissés
entre eux car c'est un cadre de vie quotidien qui doit continuer à vivre
même s'il est fortement perturbé, et qui naturellement cherche à se
reconstituer ou se restaurer (même après une catastrophe majeure). On y
tient car c'est dans la culture de tous et c'est malgré tout ce modèle qui
a perduré et survécu à toutes les épreuves et tous les changements de
régimes ou de gouvernements pendant des siècles, et qu'il prend en compte
la réalité et les difficultés du terrain: en faire table rase c'est perçu
légitimement comme un gros risque (on sait ce qu'il en coûte quand on
oublie l'histoire d'un lieu, souvent beaucoup d'instabilité et de plus
grosses catastrophes encore qui vont se succéder de façon de plus en plus
rapide).
Alors gardons ces noms locaux, laissons ces administrations temporaires et
virtuelles vivre leur courte vie (très désordonnée car incapable de prendre
en comtpe le présent comme l'avenir). Ces collectivités sont juste des
résidents individuels, au même titre que les autres organisations et que
les habitants physiques, qui ont liberté de s'associer, ou se séparer ou se
délocaliser. Au final les lieux restent et garde la mémoire du passé,
préserve et analyse le présent, et peut prévoir l'avenir, sans forcément
tenir compte de ce que veut bien décider (inefficacement) ces collectivités
mouvantes paralysées dans un système légal ultra compliqué, bourré de
contradictions, et de choses inapplicables ou inappliquées: au final même
ces collectivités sont bien obligé de "faire avec" leurs habitants, qui ne
sont pas de simples "administrés" assujettis à leur volonté affichée. Plus
la collectivité est grosse moins elle est efficace.
Malheureusement en France elles continuent à vouloir fonctionner dans le
cadre rigide des lois (qui les paralysent) au lieu de reconnaitre la
médiation locale entre décideurs et résidents locaux avec une force
d'application au moins égale voire supérieure au cadre réglementaire ou
législatif, et qui devrait avoir un rôle pas sur ce plan réglementaire et
législatif mais dans le système judiciaire indépendant (en vertu de la
séparation des pouvoirs, ce qui devrait être le cas en France selon notre
système constitutionnel). De quel droit ces collectivités se sentent
supérieures au point de même vouloir prendre le pas sur la justice?
Pourquoi les médiateurs (même ceux agissant au plan national puisque la loi
leur a imposé cette concentration et hiérarchisation stupide) sont-ils
aussi démunis de moyens et n'ont au final qu'un rôle consultatif et sont si
peu écoutés? On reste encore sur le système régalien et napoléonien, on n'a
pas développé un modèle réellement républicain (qui existe pourtant même
dans des monarchies qui reconnaissent la "common law" basée sur la
connaissance et la pratique du terrain, la concertation, la médiation, la
négociation).
En France on craint que ce système de "common law" favorise trop les
rapports de puissance et que le système hiérarchisé préserve l'égalité pour
tous. La loi ne devrait pas décider de tous, elle devrait fonder un modèle
qui juste préserve l'égalité de traitement, même dans un système de
médiation et de négocation. Un tel système oblige à rendre pas mal de
décisions publiques et non occultes dans des structures
ultra-hiérarchisées! L'état lui-même ne fait pas mieux que les
organisations privées ou un système dirigiste totalement régalien, qui
prend les individus comme des gamins agités à surveiller en permanence et
incapable d'agir ensemble dans des petits groupes concertés publiquement
avec la liberté d'y entrer ou d'en sortir.
La seule chose reconnue (un peu) en France, ce ne sont pas les
collectivités, mais les associations (mais alors qu'en principe elles ont
une identité, elles sont peu écoutées car n'ont pas la force financière
comparable à celle de certains individus ou de grosses organisations ou des
collectivités). En plan local, le "village" ou le comité de quartier,
n'existe pas, et pas plus le "juge de paix" de proximité (qui pourtant
aurait pu être le maire de la petite commune ou un de ses adjoints par
délégation): le rôle judiciaire du maire de la commune a totalement été
dévoyé en démantelant ces communes et les forçant à décider dans d'autres
cadres, et en prenant tout leur temps pour gérer autre chose et en imposant
aux communes de plus en plus d'obligations.
Les communes n'existent plus au plan judiciaire et comme médiateur local,
le reste de la justice a été totalement recartographié et éloigné des
habitants, puis paralysé par la complexification de la loi et
l'impossibiltié alors d'agir hors de ce cadre. C'est la médiation locale
qu'il faut refonder, si ce n'est pas le maire, ce sont les assos locales
qui devraient avoir ce rôle reconnu et respecté. On retrouvera alors la
vraie vision de nos villages ou de nos quartiers actuels, qui ont une
identité réelle bien à eux, et qu'on ne doit pas effacer d'une carte juste
parce que la loi inconstante en a décidé autrement dans le système
régalien. Pourtant on n'est pas en Chine avec sa vision du bien commun
collectif et l'effacement complet de l'individu et des territoires (ce que
la Chine définit comme une république : un peuple unique et indivisible,
sans aspérité, sans différence affichée car tout est organisé pour faire
croire que tout est égalitaire et que si le "peuple" y gagne, chacun y
gagne forcément autant de la même façon, ou sinon est un dangereux
dissident perturbateur qu'il faut contraindre ou éliminer comme un résidu
ou un parasite, voire aujourd'hui comme un terroriste; une vraie république
démocratique ne peut exister que riche de sa diversité, source de
créativité et de résilience, et non de la vision égalitaire qui veut
ignorer tous les problèmes et faire croire à un vérité de plus en plus
montée de toute pièce. un vrai état démocratique doit être visible de tous
dans son action et son organisation locale: le problème n'étant pas le
nombre d'acteurs, mais la trop grande hauteur du système pyramidal qui
voudrait pouvoir les controler tous pour ensuite en réduire le nombre à la
base).
Le résultat est trop visible sur la carte qu'on vient chambouler à chaque
mandat, comme si seul existait l'état mais pas les habitants ni la réalité
locale du terrain: on construit une chimère, de plsu en plus couteuse et
inefficace. Et forcément le résultat du fait d'avoir déshabillé la
concertation locale a été que les habitant se sont tournés vers le seul
acteur restant auquel ils ont accès: on ne voit plus son maire, on fait
appel à l'Etat, qui décidera peut-être plus tard ou pas du tout. Et alors
moins l'état est capable de répondre à ce flot, plus il élève la hauteur de
son système pyramidal: les structures nationales de médiation en sont un
exemple, tout à fait inadapté car eux aussi complètement inefficaces (car
n'ayant toujours aucun rôle judiciare ni législatif ou réglementaire, juste
un rôle consultatif même pas respecté car l'Etat ne l'écoute pas plus,
l'Etat depuis peu n'écoute plus non plus l'autorité législative, il fait ce
qu'il veut dans la branche réglementaire totalement hiérarchisé et
pyramidal, l'etat devient lui-même invisible, inaccessible, et même
déresponsabilisé de son inconséquence).
Le ven. 26 févr. 2021 à 17:59, Jérôme Amagat <jerome.amagat at gmail.com> a
écrit :
> Voir disparaître sa commune fait peur à pas mal de monde, donc si en plus,
> même sur les cartes le nom de sa commune qui est en fait le nom de son
> village disparaît au profit du nom d'un village voisin ou d'un nom créé de
> toute pièce, ça n'aidera pas à faire accepter ces fusions :)
> Alors que les villages ne disparaissent pas, ils s'associent pour une
> meilleure gestion, les intercommunalités ont déjà permis de délégué pas mal
> de choses à un échelon au dessus.
>
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