[OSM-talk-fr] Les îlots centraux pour feux tricolores

Philippe Verdy verdyp at gmail.com
Sam 15 Mai 09:58:18 UTC 2021


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> Créer deux ways juste pour un feu me semblerait un peu exagéré
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Exagéré pour quels types d'utilisateurs?
Ne pas les mettre c'est justement ne pas vouloir cartographier du tout ces
ilots pourtant fort utiles aux piétons. De même cela remplace un carrefour
finalement assez compliqué (même pour les conducteurs de véhicules qui
**doivent** tenir compte des autres usagers) en les sursimplifiant avec un
seul feu, donc pas moyen alors de cartographier les feux individuels, les
règles de cédez le passage, les feux spécifiques pour piétons dans les
passages protégés, les équipements annexes pour handicapés ou aveugles.
C'est donc ne penser qu'aux seuls besoins des conducteurs motorisés (même
pas les cyclistes non plus!).
Et ne pas tenir compte non plus des difficultés pour les véhicules larges
ou longs (y compris les bus!) ni pouvoir expliquer et justifier la présence
de tels îlots.

Aucun problème si au départ on a une carte simplifiée pour tracer une carte
à grande échelle, mais les besoins locaux se multiplient et ont même
priorité légale sur les besoins globaux. On n'est pas obligé pourtant de le
faire partout, mais là où cela a été détaillé c'est parce qu'il y a un
besoin (et ce besoin existe sinon il n'y aurait même pas eu l'existence de
tels équipements que la collectivité a bien dû payer et entretenir).

OSM est incrémental, on passe du général au plus local, le général est déjà
là et s'adapte à l'ajout du local.

Et ce sont dans les zones où le local est le plus détaillé qu'on trouve de
plus en plus d'utilisation innovantes et que se développe de
nouveaux outils statistiques et de recherche et de nouvelles utilisations
(qui vont démarrer doucement et patiemment gagner du terrain, puis plus
tard de plus en plus vite, mais en fournissant les moyens de ne pas casser
complètement les outils généraux qui doivent donc apprendre aussi à tenir
compte des adaptations locales: c'est à ces outils généraux déjà existants
et fonctionnels de trouver les méthodes de simplification s'ils en ont
besoin, et aux solutions locales de documenter les adaptations faites
permettant la coexistence des modèles).

Et tant pis si à l'échelle locale on n'a pas autant de détails partout,
mais ça viendra, progressivement avec le temps et ces outils locaux
pourront trouver des méthodes pour faire mieux et plus vite et garder une
cohérence générale, tout en trouvant eux aussi de nouvelles adaptations
pour des échelles encore plus locales.

Sinon on n'aurait pas besoin des orthophotos précises à 20 cm ou moins: OSM
doit pouvoir accepter maintenant des objets aussi petits qu'un simple
poteau ou lampadaire et comprendre que la richesse d'une rue ne se limite
pas au seul segment central "virtuel" (qui dans les faits n'existe pas du
tout sur le terrain et ne correspond pas du tout aux conditions et
exigences réelles de circulation et ce qu'impose aussi la loi et la
réglementation à ses usagers de tous types).

Ceux que niveau de détail rebutent devraient plutôt voir comment aller
améliorer à plus grande échelle d'autres zones où manquent encore les
éléments de base: l'Afrique par exemple attend ça, mais aussi l'Asie
centrale, ils n'ont pas assez de contributeurs locaux en mesure de fournir
cela (et pas non plus assez de sources officielles locales qui dépendent
encore fortement des aides internationales par des ONG ou des gouvernements
pour le faire, ou sinon sont obligés de s'en remettre à ce que veulent bien
fournir de façon très biaisée des grosses sociétés qui ne tiennent aucun
compte des besoins de la population locale ou des enjeux environnementaux
majeurs qui dépendent justement de la possibilité de développer des
initiatives locales prenant en compte leurs diversités sans leur imposer
des modèles tout faits ailleurs: là encore pas moyen de développer le local
sans commencer par cartographier l'échelle globale qui est celle qui
paralyse tout le reste et "ment" littéralement: par omission justement, en
créant les "oubliés", les "invisibles", ceux qui n'ont pas le droit de
parole, ceux jugés comme quantité négligeable alors qu'ensemble ils forment
pourtant une majorité écrasante dans sa très grande diversité).

Cartographier le global existant oui, mais seulement ensuite pour le
modifier et faire taire leurs mensonges et les statistiques unificatrices
largement biaisées par des intérêts trop privilégiés. Le global doit
apprendre à s'adapter au local (les locaux sont déjà obligés bon gré mal
gré de s'adapter tout le temps au global qui pourtant ne tiennent jamais
compte d'eux et les dissimulent au non d'un prétendu "intérêt commun"
décidé par des méthodes obscures et des tas d'abus locaux). Ceux qui
contrôlent l'échelle globale ont déjà bien assez de moyen de faire cet
effort d'adaptation puisqu'ils tirent le maximum de profit de l'occupation
du terrain. Dans OSM on ne doit pas s'arrêter à cette échelle globale (y
compris le découpage administratif officiel, hérité seulement du passé et
pas adapté du tout au présent et à l'avenir, donc en fin de compte nuisible
au développement et la préservation des ressources, ainsi qu'aux libertés
publiques et individuelles).

Contrairement aux sources officielles, OSM a vocation à être maîtrisé par
des individus, nombreux, diversifiés, chacun avec leurs intérêts propres ou
partagés à plus petite échelle et librement consenti (ou ensuite librement
abandonné au profit d'autres solutions sans imposer une unification issue
d'une théorie fumeuse).

C'est évidemment plus facile de cartographier le global (c'est une
nécessité même). mais on ne doit pas s'arrêter là, sinon OSM ne remplit pas
son objectif d'ouverture.


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