[OSM-talk-fr] Retour sur le SotM-eu

Gilles Bassière gbassiere at gmail.com
Mar 19 Juil 21:37:48 UTC 2011


Bonsoir,

Le week-end dernier, j'étais au State of the Map, à Vienne. C'était ma
première participation et j'en reviens pleinement satisfait.

  Un mot sur l'ambiance générale d'abord

Le SotM rassemble des gens passionnés, l'ambiance est donc naturellement
bonne et les discussions démarrent facilement. Rencontrer autant de
bonnes volontés est à la fois grisant et motivant.

L'audience était variée : j'ai rencontré des universitaires et beaucoup
de contributeurs impliqués dans le développement
d'outils/infrastructures. J'ai eu le sentiment que le simple
contributeur était largement sous-représenté en revanche. En terme de
nationalité, il y avait évidement beaucoup d'autrichiens et l'Allemagne
était aussi très présente. Le reste de l'audience venait des 4 coins
d'Europe, voire de plus loin. Peu de français par contre.

  Les conférences

Les diapos et vidéos des présentations sont disponibles pour la
quasi-totalité des conférences sur : http://sotm-eu.org/schedule. Dans
l'ensemble, les présentations sont le reflet de l'audience : retours
d'expérience, analyses du phénomène OSM, outils/techniques mais très peu
de présentation sur la manière de cartographier des thèmes particuliers.
Il y a également eu une série de lightning talks que j'ai
malheureusement ratée. Aucun atelier ou barcamp en revanche (c'est mon
seul regret).

Je résume ci-dessous les points qui m'ont le plus marqués :
- Keynote : Steve Coast aborde entre autres choses la question de la
démographie du projet : les contributeurs sont majoritairement de jeunes
adultes occidentaux issues de classes moyennes. Recruter de nouveaux
contributeurs venant d'horizons plus variés est important pour l'avenir
du projet.
- Overpass API : il s'agit d'un outil pour requêter la base de données
(lecture seule). Les promesses sont : plus rapide et plus pratique que
XAPI. À tester.
- KeepRight : la présentation était focalisée sur le fonctionnement
interne de l'outil, j'y ai surtout appris qu'il ne fallait pas hésiter à
envoyer des propositions d'analyse à l'auteur (Harald Kleiner) et que
toute contribution pour améliorer l'interface utilisateur était la
bienvenue.
- Fiches plan/horaire de bus : Bartosz Fabianowski a construit une
chaîne applicative basée sur des outils libres pour produire des fiches
avec plan et horaire en s'appuyant sur des données OSM et des flux GTFS.
L'auteur, avec d'autres contributeurs, crée la société Dobini pour
développer ce genre de services.
- Photo aérienne amateur : Andrew Zaborowski explore la voie ouverte par
grassrootsmapping.org. Ballon, drone, cerf-volants, tout est bon pour
obtenir de l'image aérienne 100% libre. D'après l'auteur, c'est
relativement facile à mettre en œuvre (1h pour prises de vue et
traitement des images) et peu coûteux (~300€ d'investissement avec la
solution cerf-volant).
- Mapnik Metawriters : cette extension mapnik permet de créer pour
chaque tuile un fichier JSON contenant exactement les objets dessinés
dans la tuile mais en format vectoriel. On peut alors les utiliser côté
client pour ajouter de l'interactivité. L'idée de faire passer du
vecteur côté client est vieille mais l'intérêt de ce module est de
fournir exactement un objet vecteur pour objet rendu dans la tuile
(tenant compte des zoomlevels et filter donc). Les démos sont
bluffantes !
- Osmium framework : il s'agit d'une bibliothèque C++ pour réaliser des
traitements sur des fichiers OSM. Ça semble exclusivement réservé à cet
usage : parcourir un fichier .osm (ou .pbf) pour en extraire un jeu de
données. On peut spécifier le traitement en JavaScript (plus facile à
écrire, pas de compilation). Ça a l'air diablement efficace, moins d'une
heure pour traiter le planet.osm sur une machine normale. L'outil est
notamment utilisé par Taginfo.
- OSMatrix : l'outil montre la distribution spatiale de certains
indicateurs/statistiques. Cela peut permettre d'étudier localement la
qualité des données et la structure de la communauté. À consommer sans
modération.
- Most Valuable Player : Maurizio Napolitano a fait une analyse des
contributions et des contributeurs dans sa région, il identifie les
"most valuable player", ces contributeurs qui sont plus impliqués que la
moyenne ainsi que leur "pet location", leur zone d'action.
- Saisie de bâtiments à partir de simples photos : des techniques de
photogrammétrie ont été testées pour saisir des bâtiments dans OSM mais
c'est finalement la méthode Google Sketchup à partir d'une seule photo
qui s'est révélée la plus simple compte-tenu des besoins pour OSM (2D
notamment).
- OpenStreetBrowser : OSB 2.0 vient tout juste de sortir, ça propose
toutes sortes de services autour de la carte : permalien avec plusieurs
marqueurs, afficher sélectivement certains objets, requête attributaire,
etc.
- Débat sur les imports : À peu près tous les avis ont été représentés :
beaucoup d'imports ont été très mal exécutés; ce sont les données
qualifiées par les contributeurs qui font la valeur exceptionnelle du
projet, pas les imports; mais les imports permettent quand même
d'avancer le travail et peuvent constituer un point de départ.
- Kartolog : une alternative à TileCache, encore. Celle-ci a l'air
redoutablement rapide mais requiert probablement l'implication de
développeurs.
- MapCSS : Une alternative aux mapfiles pour configurer une carte, le
principe est que l'utilisateur doit se concentrer sur quoi représenter
et non pas comment représenter. Il existe un convertisseur pour générer
un mapfile Mapnik.
- Cartographie avancée : Andy Allan présente des techniques pour faire
de plus belles cartes. Il s'agit essentiellement de pré-traitement avant
affichage : généralisation des formes, rudiments de sémiologie
graphique, fusion des tronçons de routes pour un placement des labels
plus élégants, cluster de points, etc.

Mention spéciale pour OpenSeaMap. Je n'ai pas vu la présentation mais
Markus m'en a fait un résumé. Ils sont en train d'importer un jeu de
données très bien qualifié mais très mal positionné sur les
feux/balises, ils importent avec le tag seamark:fixme et comptent sur
les contributeurs pour améliorer le positionnement. Ils ont plusieurs
autres projets en cours, notamment la collecte collaborative de données
bathymétriques.
Ce projet était visuellement très présent (posters partout).
L'organisation est un peu atypique : pas de mailing lists, petite équipe
très impliquée communiquant par téléphone essentiellement
(majoritairement germanophone). Mais ils sont très efficaces, le projet
avance à un bon rythme.

Note: ce résumé n'est pas représentatif du programme, j'ai plus
d'affinité avec les questions techniques.

  Conclusion

Le SotM a été pour moi l'occasion de découvrir de nouveaux outils mais
aussi de nouvelles voies. Il y a des tonnes d'initiatives émanant d'OSM
et le SotM en offre un aperçu. Le plus souvent, ces initiatives sont
simplement mues par de la bonne volonté, une énergie disponible en
quantité illimitée, ça motive énormément !

Cordialement
-- 
Gilles Bassière - Web/GIS software engineer
http://gbassiere.free.fr/






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