[OSM-talk-fr] Statistique de croissance d'OSM (vu dans SIG La Lettre)

Philippe Verdy verdy_p at wanadoo.fr
Mar 15 Mai 16:45:14 UTC 2012


Le 15 mai 2012 17:48, Ab_fab <gamma.gts at gmail.com> a écrit :
> La contribution financière n'est pas grand chose par rapport à ce que
> l'entreprise possède sur son compte en banque. Mais elle est arrivée à un
> moment où la fondation en avait besoin.

Là je suis d'accord, mais Google devrait réaliser que ce qui fait la
plus-value (financière) de Google Maps ce n'est pas le fond de carte
qu'il produit lui-même (et qui lui coûte cher), mais toutes les
données propriétaires (essentiellement commerciales) qu'il vient lier
à sa carte via lse fonctions de recherche et la revente de
référencement publicitaires, et les marges qu'il obtient de la part
des sites qui utilisent son API pour être référencés.

Bref, son fond de carte, il devrait plutôt le mettre en accès libre et
collaboratif, d'autant plus qu'il a déjà perdu son exclusivité pour la
couverture mondiale, et qu'il ne la retrouvera jamais.

En allant vers une coopération libre des données similaires à celles
qu'on trouve dans la base OSM, il bénéficiera en revanche de sérieuses
économies, de davantage de collaboration, de cartes plus riches lui
permettant d'yn référencer aussi plus de données propriétaires. Et en
terme de maintenance, il aura davantage de confiance aussi pusiqu'il
bénéficiera aussi du retour positif de tous les SIG.

Google peut donc réfléchir et finalement se dire qu'il peut en faire
autant avec un effort qui ne lui coutera pas grand chose, que les SIG
territoriaux qui ont ouvert leurs données, et qui maintenant
bénéficient largement d'un retour d'information et même d'une
meilleure visibilité de la part des citoyens (qui ne sont pas que des
consommateurs).

Une carte mondiale libre ce n'est pas un luxe, c'est même générateur
de richesse au plan global par de nouvelles utilisations possibles,
même au plan commercial. Sachant aussi qu'il y a des centaines de
milliers de personnes prêtes à aider un peu à faire des vérifications
de terrain et affiner la connaissance publique qu'on a des territoires
et de tout ce qu'on peut y faire (ou ne pas faire).

Rien n'interdit à Google donc de contribuer ses données, même si au
delà il souhaite garder un contrôle qualité sur ce qu'il trouvera dans
OSM. Car malgré tout les "Google Car" coûtent très cher à Google, et
ne sont pas non plus toujours très appréciées sur le terrain quand
elles prennent des données qui n'auraient pas du être intégrées
automatiquement sans un retour citoyen.

Bref que Google ouvre les données qu'il a pour son fond de carte, et
se mette aussi à contribuer d'une façon différente que ce qui lui
coute actuellement, en investissant l'équivalent pour maintenir la
qualité des données, aider à les vérifier, participer aux
développements communautaires. Il trouvera alors une carte plus riche
et encore plus facilement utilisable par lui pour l'intégration de ces
données propriétaires géolocalisées sur ses services Google Map,
Google Earth et les applis Google qui les utilise aussi indirectement.

Google peut rendre des services considérables à la communauté sans se
priver de faire du commerce. Il peut raisonner comme il l'a fait en
ouvrant Google Books pour aider à numériser des tonnes de livres qui
étaient en danger pour leur conservation. Le projet OSM est devenu
aujourd'hui assez mature et supporté pas tellement de monde pour
mériter un tel investissement de la part de Google. Je ne vois pas
comment Google peut se passer de la visibilité par tous les
contributeurs et utilisateurs d'OSM, dont de nombreux SIG de
collectivités territoriales ou d'entreprises diverses, qui seraient
aussi une excellente audience pour ce que Google pourrait leur offrir
en terme de service commercialisé.

Google a cru pouvoir se débarasser de toute concurrence dans le monde
cartographique, il a pratiquement tué tout le monde dans ce domaine
(Mappy est moribond), sauf les institutions publiques qui restent des
sources incontournables (mais qui pourtant collaborent maintenant de
plus en plus massivement avec OSM). Si Google croit que c'est avec le
forcing qu'il réimposera Google Maps, il oublie que les besoins d'OSM
pour exister restent modeste et que la Fondation peut maintenant
compter sur des soutiens nombreux et solides, même si chacun ne
constituent que de petits dons. C'est comme la Fondation Wikimedia.




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