[OSM-talk-fr] [plutot-HS] mails (fut: ajout des entêtes cors)
Philippe Verdy
verdy_p at wanadoo.fr
Mer 23 Juil 04:44:39 UTC 2014
Le 22 juillet 2014 09:04, Dominique Rousseau <domi at lee-loo.net> a écrit :
> Le Fri, Jul 18, 2014 at 10:45:24PM +0200, Philippe Verdy [
> verdy_p at wanadoo.fr] a écrit:
> > J'ai ce compte depuis près de 25 ans (avant même son ouverture
> commerciale
> > officielle en France à une époque où Internet était très cher et où le
> > grand public ne connaissait encore que le Minitel et n'avait pas de PC
>
> C'est très fort. Parceque Wanadoo n'a été créée qu'en 1995, soit pas
> encore 20 ans :)
>
Mais puisque tu veux plus de détails (j'ai fait court mais tu as repris un
bout de phrase isolé), en voilà.
Tu sais comment s'appelait Wanadoo avant ? France Telecom Interactive, et
avant là le service n'avait pas encore de nom c'était un projet au sein
d'Oléane/Transpac.
Bien avant ça j'utilisais déjà une passerelle Transpac (fusionné avec
Oléane plus tard). J"avais un accès direct à Transpac au temps où FT jurait
encore dans le futur du X25 et de la commutation temporelle et non par
paquet.
J'ai aussi eu Compuserve avec abonnement aux USA payé en dollars (avec des
frais bancaires de change encore élevés). Puis MSN dès qu'il a ouvert en
France, quand ce n'était pas encore de l'IP, mais bien moins cher que
Compuserve. C'est justement quand MSN a arrêté que je me suis reconverti
totalement vers Wanadoo (en RNIS à Paris) en abandonnant Compuserve
(Compuserve aussi avait une plateforme IP limitée, c'était une passerelle
partielle encapsulée sur un protocole propriétaire, et il fallait payer les
emails un par un).
Je n'ai jamais connu l'Internet commercial "grand public" sur modem 9600 ou
33K (je l'ai eu dès le début en RNIS à 64K) quand les premiers FAI ont
commencé à diffuser partout leurs CDROM avec le kit logiciel d'accès. Free
n'existait pas encore (je l'ai eu aussi temporairement mais ça marchait
trop mal: de mon époque Free il ne reste qu'un nom de domaine qui n'est
plus hébergé chez lui depuis des années).
Avant ça pendant des années j'ai eu Calvacom et aussi accès aux réseaux de
l'IRISA à Rennes, et au réseau fibré de la SNCF (revendu des années après à
SFR).
J'ai eu un des tous premiers accès RNIS en France (avant l'ouverture
commerciale par France Telecom) là encore à Rennes. L'Internet a existé en
France avant Wanadoo, même chez France Telecom, mais c'est vrai que c'était
compliqué à l'époque). Le plus siimple c'était les passerelles par Transpac
(pour se connecter; un modem, un numéro de service à 15 chiffres
aboutissant à un mainframe connecté au réseau, une ligne de commande pour
exécuter un programme terminal écrit dans un langage proche du Fortran (en
Datatran précisément)....
Plus vieux, dans la galaxie FT/Orange actuelle, on trouve Oléane (1993).
> Sinon, Worldnet (1994). En associatif, FDN (1992).
> Pour "depuis 25 ans", y reste guère que le milieu universitaire, mais ça
> ne se qualifie pas, dans ce cas, d'ouverture commerciale, je pense ;)
>
Compuserve commericalement était disponible en France avant Wanadoo.
Le RNIS je l'ai eu dès 1988 à Rennes (il n'était pas encore ouvert partout
en France, et FT ne savait pas encore comment le vendre, beaucou pensaient
encore qu'un accès à 128kbt/s n'était pas utile... sauf pour de la vidéo à
condition de disposer d'un codec et MPEG n'existait pas encore et JPEG
était encore une ébauche), avec accès permanent sur un canal B à 64kbit/s,
l'autre canal B restant libre pour le téléphone, et l'occasion de mon
premier boulot (à côté de ça tour le monde utilisait des modems lents à
9600 bauds).
Pour les réseaux locaux de l'époque c'était encore du coaxial à 1 mégabit/s
half-duplex pour la solution la moins chère (mais le câblage était encore
cher et fragile), un peu avant le 10-base-T. Mais en réseaux distants,
Transpac était partout en France (en X25 ou X21, avec des modems-routeurs
propriétaires gros comme des tiroirs, à partir de 9600 bit/s en
full-duplex, un luxe à l'époque encore du minitel à 1200/75 bits/s et du
très cher "36 15").
Calvacom devait être le premier accès facilement accessible hors les murs
universitaires. Temps de l'Apple II, du TRS-80 et des tous premiers PC
d'IBM (et Bull en France). Début vers 1986 je ne me souviens plus si à
l'époque quand ça s'est ouvert au public dans la communauté Apple, mais j'y
étais déjà connecté).
Pour la passerelle par Transpac je l'utilisais déjà en 1983 (l'année du
bac) mais ce n'était pas public, pas du tout commercial. Au tout début en
utilisant le modem du minitel avec un câble branché sur sa prise DIN,
modifié pour fonctionner en 2400 bauds full-duplex grâce à une petite
bidouille connue chez France Telecom. J'avais quelques contacts au CNET à
Lannion, et au CCETT à Cesson-Sévigné au pied du campus universitaire de
Beaulieu près de Rennes.
Et aussi accès à certaines liaisons hertziennes mobiles de TDF utilisés
pour les reportages TV/radio mais qui avaient aussi des sous-bandes
numériques souvent libres; avant que TDF soit racheté par FT). Mes
premières transmissions numériques "internationales" datent de 1982,
j'avais 15 ans, en première au lycée, première transmission par satellite
transatlantique par des liaisons permanentes de l'Eurovision et des chaines
télé américaines et anglaises. Le matériel était cher, on se regroupait
pour récupérer du matériel déclassé et le remettre en service, ou profiter
des bandes réseau inutilisées (autour de nous mes amis avaient des parents
dans la télévision, l'armée de l'air, la DGA ou les centres de recherche
bretons civils et militaires en télécoms). Epoque où l'esprit "geek"
bidouilleur et débrouillard était très bien vu (surtout quand on avait
moins de 16 ans).
---
Mon premier boulot à Rennes entre 1989 (commencé pendant l'armée, dans un
domaine alors encore classé dans la défense, pour la transmission d'images
sur des réseaux commerciaux non hertziens) et 1992 viendra de là, par une
opportunité des connaissances à Rennes et Lannion depuis le collège. Tout
était à faire en logiciel (JPEG était même pas finalisé et les standards de
télévision numériques étaient loin encore, la France voulait promouvoir le
D2-Mac, MPEG ne marchait pas du tout et de toute façon ils consommaient
trop de bande passante et ne marchaient pas encore sur des réseaux
mobiles). Principal soutien: France Telecom; premier gros client: la SNCF
(pour la surveillance des gares RER et TER), aéroports de Paris, et des
sociétés de sécurité (Fichet Bauche pour la surveillance des sites
industriels), la RATP (stations de métro), ainsi qu'un fabricant chinois à
Taiwan, Deutsch Telecom et Singapour Telecom, IBM, Fraunhaufer en
Allemagne, et une société israélienne. Une partie du travail a été intégré
dans la norme JPEG finale dans et les composants intégrés des premières
caméras numériques fabriqués en Chine pour soulager le CPU, ainsi qu'un
algo formalisé dans un brevet acquis par IBM pour la compression
différentielle intertrames du MPEG, IBM soutenant au départ une autre
proposition plus compliquée et moins performante.
En même temps en 1989 pendant quelques mois que le service militaire, dans
un service informatique des armées de l'OTAN, au milieu du centre de
recherches sur les transmissions des armées et radars près de Rennes. Les
militaires professionnels ne se faisant pas assez confiance entre eux alors
qu'on était juste avant la première guerre du Golfe en août 1990 et la
désagrégation de l'Union soviétique, il y avait encore des militaires
irakiens parmi d'autres armées et une coopération avec l'OTAN qui soutenait
encore l'Irak contre l'Iran. J'étais le seul appelé à cet endroit (hormis
les chauffeurs faisant taxi), la seule personne habilitée dans la salle
blanche, avec en charge les procédures d'autorisation d'accès à tous les
fichiers passant par ce centre dans une zone couvrant toute l'Europe
(jusqu'à la frontière russe), l'Afrique du Nord et Centrale, et le
Moyen-Orient, et valider les transferts de données d'un centre à l'autre
(les données c'était avant tout des commandes de matériel, des pièces
détachées, de la cantine mobile au porte-avion qui va rejoindre un port
pour une réparation électrique ou de chaudière ou simplement pour repeindre
sa coque).
Avant que je parte à Paris pour reprendre les études et continuer à
travailler parce que je n'avais pas le choix (et l'école était chère sans
possibilité de prêt bancaire). Je suis passé ensuite à tout autre chose
dans le monde de la presse écrite et les régies publicitaires, encore loin
de celui de l'image numérique (où je ne suis revenu temporairement qu'en
2001 à Paris, Londres et Hambourg, chez un éditeur américain juste avant la
première bulle internet).
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