[OSM-talk-fr] "addr:street" vs "associatedStreet" : peut-être un argument pour les départager ?

Philippe Verdy verdy_p at wanadoo.fr
Lun 6 Jan 17:58:21 UTC 2014


Le 6 janvier 2014 17:50, Christophe Merlet <redfox at redfoxcenter.org> a
écrit :

> J'ai constaté a de nombreuses reprises des différences de résolution
> d'adresses entre le nominatim officiel et celui de PauLLA et je
> soupconne une régression dans le code source ou dans la mise à jour des
> données :/
>

Il faut sans doute vor aussi que PauLLA n'est testé réellement qu'en
Francen et que d'autres pays (utilisant le Nominatim commun) ont des
besoins particuliers dans les adresses. Notamment ceux dont les adresses ne
fonctionnent pas par rue mais par bloc, quadrat, pâté de maisons,
résidences...

Le Nominatim commun ne peut pas se contenter de chercher seulement les
associatedStreet quand le champ "street" d'une adresse ne désigne pas une
des voiries environnantes, et que si cette rue est indiquée elle est
secondaire par rapport au numéro ou au nom du bloc (cette rue est alors
juste un complément d'adresse, et il n'y a pas non plus de numéros le long
de cette rue, mais seulement dans les adresses d'un même bloc).

Le cas se présente massivement au Japon. Mais on en trouve aussi en
Amérique latine (et pas toujours de façon homogène dans toutes les villes
du même pays, ou même dans la même ville où les deux systèmes peuvent
coexister parfois même dans la même rue !

Des pays n'ont pas non plus de numérotation officielle uniforme de leurs
rues, les numéros de bâtiments indiqués dans la même rue peuvent former des
séquences distinctes selon le secteur (on doit alors diviser la rue en
secteurs différents, le secteur étant indiqué en complément d'adresse, ou
parfois pas indiqué du tout (pour le courrier, on peut trouver à la place
le nom du destinataire individuel ou de l'entreprise, le nom du bâtiment...
Dans certains cas, la rue change temporairement de dénomination sur un
secteur donné (et le nom principal de la voie; ou son numéro de référence
avec le type de voie, n'est même pas indiqué, alors qu'ailleurs de cette
section, on trouve ce nom avec une précision comme "Nord" ou "Sud".

Les adresses sont bigrement compliquées à gérer si on essaye de raisonner
seulement par voie ou tronçon de voie. Dans les normes postales
internationales, il n'y a donc même pas de tentative pour découper les
lignes d'adresse, on a au moins 2 lignes dont le contenu peut varier
largement (en plus du fait qu'il faut souvent y employer des abréviations
pour que cela ne dépasse pas des longueurs de champ que les scanners
automatiques peuvent lire à des tailles de police raisonnables sur des
formats d'enveloppes normalisés pour les courriers envoyés en nombre).

Certains pays ont résolu le problème autrement : ils utilisent un "zip
code", autrement dit une extension du code postal, et ne normalisent plus
du tout les 3 lignes d'adresses indiquant destinataire et localisation dans
la ville, les adresses sont donc arrangées uniquement pour guider la
distribution sur place pour rendre lisible le "zip code" (qui désigne alors
une zone très petite où il est alors facile de trouver la bonne boite ou la
bonne porte avec les autres indications présentes dans les lignes
d'adresse). Dans ce système, TOUT ce qui est indiqué avant le zip code est
entièrement non normalisé et laissé libre, y compris le nom de la ville ou
du village, ou les éléments de distribution spéciale comme les P.O. Box
(indiqués sur une des lignes avant le ZIP code). Si le courrier ne doit pas
seulement être distribué à l'adresse mais remis à une personne précise (à
cette adresse si elle est présente, ou sinon au bureau de poste où elle
devra se rendre), soit c'est une boite postale (remise uniquement aux
personnes préalablement enregistrées et autorisées à relever cette boite,
ou celles possédant la clé d'ouverture), soit l'adresse mentionne une ligne
"Attn:" en tête (à l'attention de).

Même en France on va aller vers une utilisation accrue des numéros de
boites postales, le code postal ne sufffisant plus, et aussi parce que la
distribution se fait de moins à moins à domicile (sauf la distribution des
gratuits et courriers sans adresse qui passe de moins en moins par la Poste
mais par des sociétés de portage publicitaire, même si là aussi ce mode de
distribution est jugé indésirable et de moins en moins utilisé par les
annonceurs qui préfèrent le ciblage direct, et moins cher, par Internet ou
téléphone). Même les Pages Jaunes ne veulent plus de la distribution
postale des annuaires que plus personne ne consulte (et où les Pages Jaunes
ne parviennent plus à vendre les emplacements publicitaires ou les
préférences de placement et de visibilité des commerces).

On peut même se demander si à l'avenir on aura encore besoin des adresses
et de l'affichage des numéros dans les rues ou sur les boites à lettres
quand un seul nom suffira et que l'adresse postale sera mentionnée
autrement. Les numéros ne serviront plus qu'à la navigation et au repérage
pour les déplacements sur la voir publique (mais dans ce cas autant
utiliser des numéros réguliers liés directement à la distance autrement dit
les points kilométriques (ou comme au Canada, des "numéros de maison" dans
une rue avec de très larges trous car calculés sur une distance, et les
chiffres des unités pour distinguer certaines adresses au même point
géographique, et non sur un nombre de parcelles de propriété : ce qui donne
des rues avec des numéros à 4 chiffres même pour les rues de quelques
centaines de mètres).

La solution canadienne permet de sérieuses économies en terme de
signalisation et simplifie aussi le repérage sur le terrain: une plaque
unique en début de tronçon depuis une intersection suffit à indiquer les
tranches de numéros, et on peut déduire une distance à parcourir. Pas
besoin non plus de numéros "bis", "ter", etc. Cela marche sur le même
principe que les numéros de portes dans un bâtiment comme un hôtel (où les
centaines indiquent l'étage, les dizaines un côté, sans avoir à faire de
rallonge, comme "escalier 2, 5e étage, 3e porte à gauche" remplacé par
"Pièce/Room/Chambre/Porte 2553", premier terme variable souvent abrégé et
pouvant être omis avant le nom de l'occupant).

Donc en fin de compte il faut séparer les besoins :
- l'adresse pour les recherches de géolocalisation et de points d'intérêt
ou faciliter la navigation "au visuel" et le repérage sur le terrain.
- l'adresse pour la distribution postale utilisant des formats abrégés, et
souvent non géolocalisés au lieu de résidence du destinataire.
- l'adresse pour la gestion des propriété et la fiscalité locale (repérage
ces parcelles cadastrales).
Les contraintes ne sont pas du tout les mêmes.

Il est clair que OSM privilégie la première solution (et là les relation
associatedStreet sont très pertinentes, même si on peut les utiliser aussi
pour les adresses sans rue, mais par bloc). Pour le reste, on a besoin
d'autre chose: une cartogaphie (polygonale) des secteurs postaux (données
souvent non libres) et des propriétés cadastrales (données privatives
réglementées, non libres).
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